septembre 2017

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27/09/2017

Semaine S-3 : Clic-clac Kodak !

photo-ludwig.jpgDans ce fabuleux grenier familial, il y avait cette grosse boîte en bois dont il fallait trouver le système d’ouverture et l’utilité. Le couvercle s’abaissait, et on pouvait déplier sur des rails un soufflet terminé par un cylindre en cuivre muni d’une espèce de loupe.
- C’est un vieil appareil photographique, me dit mon père en sortant d’un tiroir un modèle beaucoup plus petit à soufflet lui aussi, de structure et mécanisme métalliques dont j’adorais manipuler les molettes, leviers, charnières et bagues.

J’ai vite compris qu’une passion animait mes aïeuls, à cette époque, mon père nous photographiait avec un appareil type Rolleiflex, cet étrange objet qu’on ouvrait par le haut, qu’il tenait quasiment sur le ventre regardant l’image inversée projetée par le jeu des lentilles. J’aimais beaucoup faire claquer les volets protecteurs, regarder tout ce monde comiquement à l’envers autour de moi et jouer avec son flash, espèce de parabole à déployer en éventail.

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20/09/2017

Semaine S-4 : Couvrez ce sein que je ne saurais voir ...

nu-aurore.jpg...Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. "*
La pudeur est culturelle, si dans l’hémisphère sud certaines tribus se promènent encore naturellement nus, dans les sociétés occidentales plus normalisées la nudité pose problème.
Enfant, dès qu’on n’était plus un bébé, on devait tout cacher, la piscine était un calvaire avec ces vestiaires communs où on devait se contorsionner habilement pour passer de la petite culotte au maillot sans que ce petit triangle et ces jolies fesses musclées ne soient vus d’autres filles qui avaient les mêmes sans compter les gesticulations ridicules pour mettre ou enlever son maillot à la plage enroulée plus ou moins vainement dans la serviette de bain.
Paradoxalement, on ne mettait pas systématiquement de bikinis aux fillettes et je reculai d’ailleurs l’échéance de cet accessoire bustier gênant jusqu’à ce que ma puberté heureusement tardive m’y oblige.

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13/09/2017

Semaine S-5 : La peinture à l’huile est-ce si difficile ?

nu.jpgComme tous les enfants je fus de suite intéressée par le dessin, l’activité coloriage étant fourguée abondamment tant à la maison qu’à l’école et dans les salles d’attente, oui, je pèse mes mots.
A part entraîner la maîtrise des doigts, et provoquer une certaine zénitude due à l’abrutissement d’une tâche inutile, je ne vois pas beaucoup l’utilité des "livres à colorier", sauf l’esbaudissement exacerbé des géniteurs réconfortés de féliciter le trait qui suit la ligne donc la règle... donc la société.
A l’époque, ce n’était ni en maternelle ni en primaire qu’on ouvrait vraiment l’esprit à l’art, la créativité et l’originalité.

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06/09/2017

Semaine S-6 : Le grand déménagement !

déménagement-2.jpgJe ne me rappelle pas de mon premier déménagement, j’étais bébé et il s’agissait de traverser la rue pour rentrer dans la maison familiale que mon père avait rachetée à sa fratrie.
J’adorais cette grande maison où les deux générations précédentes avaient laissé ce qui les encombrait dans un capharnaüm presque inextricable au grenier et dans une moindre mesure en cave où bizarrement de vieux livres moisissaient dont un traité de "Constructions civiles"* qui me rendit souvent service et a encore une place d’honneur sur mon bureau.
Ces étages extrêmes étaient un terrain d’aventures et découvertes sans cesse renouvelées, des chemises sans col à très longs pans (revenant la mode à ma plus grande joie d’ado) à double manchette nécessitant des boutons dorés, au smoking et haut de forme avec gilet brodé, des meubles en acajou injustement mis au rebut, des vieux jouets, le coffre de guerre de mon aïeul sur lequel le nom était peint en blanc à la main et un violon que j’écrabouillai d’un pied maladroit, une vraie liste d’objets laissés pour compte digne de la "Complainte du progrès " de Boris Vian **!

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