"C’est voluptueux, de ranger ; mais c’est tuant." Françoise Giroud*
Cette satisfaction de passer du capharnaüm à un ordre militaire m’est bizarrement chevillée au corps.
Bien que je renâcle à m’y mettre, car effectivement, ça demande un investissement en temps proportionnel au laisser-aller que mon état naturel de procrastination dans le domaine induit ; une légère excitation m’envahit quand enfin le corps suit le cerveau et m’incite à passer à l’action.
En effet, la jouissance de vêtements rangés par genre, couleur ou même taille vu les fluctuations pondérales de leur propriétaire, la facilité de repérer livre, disque ou CD classé par ordre alphabétique, le soulagement de trouver la clé de 10 là où elle est supposée être, sont d’agréables sensations bien éphémères pour Bobonne puisque comme les coquelicots fraîchement cueillis, elles ne durent que l’espace d’un instant, celui qui suit immédiatement le rangement rapidement ruiné par des mains indélicates et totalement rétives à toute remise en place.