Les Billets d'une Bobonne BougonneRéflexions humoristiques d'une sexa. Notice: date_default_timezone_set(): Timezone ID '' is invalid in /var/www/dotclear2.21/inc/libs/clearbricks/common/lib.date.php on line 168
2023-08-29T17:37:11+00:00dTburn:md5:dc919fbe5310ae59df7793e554b8bd83DotclearSaison 5.4 : Hernie et compagnie !urn:md5:584fcac86da0413a9765e6bd1493a7562022-10-02T13:37:00+02:002022-10-03T11:17:03+02:00dTbBobonne ronchonne<p><br />
<a href="http://accessit.be/public/hernie.jpg" title="hernie.jpg, oct. 2022"><img src="http://accessit.be/public/hernie.jpg" alt="hernie.jpg, oct. 2022" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="hernie.jpg, oct. 2022" /></a></p>
<p>C’était un samedi comme les autres, Bobonne allait chercher son journal, elle fonctionne encore avec cet archaïsme : lire les nouvelles papier et résoudre avec ses petits crayon et gomme de jolis mots croisés et sudoku, la sexa dans toute sa splendeur !</p> <p>La Cène</p>
<p>Prise d’un double enthousiasme, elle se dit : « Ne gaspille pas le trajet, allez, plante vite, dans un bac de 40 cm de haut déjà rempli de bon terreau bien meuble, les huit petites tagètes achetées la veille en remplacement des précédentes que tu as laissé crever ».<br />
Ouille!<br />
Qu’avait-elle fait là ?<br />
Une douleur la cisaille, mais non ?<br />
Une vengeance posthume de la gent végétale ?<br />
« C’est pas possible, je ne vais pas avoir mal au dos parce que je plante quelques fleurs de merde ? ! »<br />
Eh bien, si, elle arrête à la cinquième se disant « Bobonne préserve-toi ».<br /></p>
<p>Quand elle arrive dans la cuisine, elle a à peine le courage d’ouvrir le quotidien maudit, aïe, trop bobo dos ! C’est le début d’un terrible périple … entre quatre murs.<br /></p>
<p>Si tu te retrouves à prendre des positions que tu n’aurais même pas imaginé arriver à tenir, simplement pour soulager deux vertèbres, c’est que tu es mal, couchée, les yeux révulsés, la nuque pliée, un pied touchant le sol, l’autre jambe à 90°, l’abdomen tordu, peu importe dans un sens ou dans un autre tant qu’il n’y a plus de douleur.<br /></p>
<p>La Crucifixion<br /></p>
<p>Clouée au lit, marcher ou s’asseoir est impossible sans d’immédiates décharges électriques fulgurantes dans la jambe qui s’endort !</p>
<p>Ta vie devient exactement comme quand tu es en session d’examens et que n’importe quoi d’autre te paraît plus intéressant ; tu te plonges dans la lecture d’un thriller passionnant, tu jouis d’arracher les herbes du jardin, passer l’aspirateur, voire carrément aider ta mère à repasser, tout, sauf étudier.<br />
Eh bien, quand tu es bloquée avec une hernie discale, tu commences à rêver de faire un marathon, de battre ta copine Bernadette au tennis alors que tu n’as plus joué depuis 10 ans et l’idée ringarde de participer aux 15 km Adeps du dimanche te paraît l’activité la plus tendance du moment !<br />
Tout juste ne trouves-tu pas que vider et remplir un lave-vaisselle, préparer un repas ou arroser les plantes sont des corvées excessivement jouissives.<br /></p>
<p>Pas d’arrêt-maladie possible, heureusement de nos jours, le bureau d’un architecte peut se résumer à un PC qu’on a installé à hauteur du matelas sur une table de camping, appuyée sur le coude gauche qui s’use et bleuit, il reste la main droite ; Bobonne peut honorer ses engagements professionnels !<br /></p>
<p>Puis, tu apprends que ta colonne vertébrale n’est plus qu’un assemblage d’os « osthéoporosés » et tu te dis qu’il va falloir agir !
La fée cortisone est finalement prescrite avec amélioration spectaculaire, enfin pouvoir marcher plus de 10 mètres, jusqu’aux toilettes par exemple, et s’asseoir un peu, sans hurler.<br /></p>
<p>Tu la vois celle-là, c’est ta vieille petite chaise de bureau, elle a survécu alors que sa sœur jumelle non, elle a échappé aux conteneurs, comme quoi ça devait être écrit qu’elle resservirait.<br />
Parce que oui, cette petite chaise qui a perdu un accoudoir malgré de vaines tentatives de réparation, est la seule chose sur laquelle la courageuse travailleuse se sent bien assise, l’aisselle appuyée lourdement sur le dossier et le fessier relativement confortable, la jambe pouvant s’étendre voire pousser la belle sur ses roulettes.<br /></p>
<p>La Descente de Croix<br /></p>
<p>Bobonne récupère doucement. Enfin, la hernie se résorbe manifestement !<br />
Mais à tout mal un bien, bourrée de cortisone, tu subis les effets secondaires.<br />
Les premiers sont plutôt avantageux .<br />
Plus aucune douleur ni de l’épaule et zone environnante ni de la rotule pourtant frottant sauvagement sur le plateau tibial en désormais absence de cartilage, plus aucun bouton, une vraie peau de bébé, OK, peut-être légèrement joufflu mais ça gomme les rides  ! Que du plaisir, la cortisone devrait être prescrite à toutes les bobonnes et bonbons !<br />
Les seconds sont moins intéressants.<br />
Alors que Bobonne ne fait même pas 200 pas par jour et s’enfile du Netflix à tire-larigot, son appétit croît de façon inédite, dépendante, elle réclame deux repas complets par jour auprès de sa moitié qui commence à regretter d’être retraité (le jour des tagètes, si si), au moins, elle saura enfin ce que c’est d’avoir faim ! Outre la rétention d’eau, sa peau affiche paradoxalement une marbrure digne de celle d’un parchemin qu’aucune crème n’arrive à réhydrater.<br /></p>
<p>Bobonne se remet à la nage quotidienne, une vraie joie de sentir ses vertèbres se dé-tasser au fur et à mesure qu’elle pénètre dans l’eau et que la loi d’Archimède fait son effet. Le temps de l’effort, trois quarts d’heure quand même, telle une sirène, Bobonne se sent légère, mince et guérie !<br /></p>
<p>La Résurrection … ou pas<br /></p>
<p>Est-ce le boost d’un cocktail de vitamines B nouvellement prescrit, une évolution naturelle (la hernie discale est censée se guérir seule) ou ses efforts de naïade mais au bout de deux mois de calvaire, Bobonne peut presque revivre et oser un restaurant, dûment encadrée par ses deux servants attitrés. Évidemment il faut qu’elle tombe, ne réalisant pas que ses jambes ne la portent plus aussi bien…<br />
Heureusement, seulement des écorchures.<br /></p>
<p>Aujourd’hui, muscles regonflés, tout va presque bien, encore une fragilité de L4-L5-S1 et une certaine inhibition qui pousse Bobonne à se lever d’une chaise, ou pire d’un fauteuil bas, comme si le haut allait se dévisser du bas, dépliant lentement son dos martyrisé en s’appuyant fermement, jambes et bras bien écartés, sur quelque chose de solide.<br /></p>
<p>Vous voyez la caricature de la vieille* ?<br /></p>
<p>C’est Bobonne.</p>
<pre> * Sans le poil au menton, le fichu et le tablier à fleurs.</pre>Alexandreurn:md5:45634e9e1fff4a94fb9087b8c9e946282022-06-27T07:48:00+02:002022-06-27T08:56:09+02:00dTb<p><a href="http://accessit.be/public/IMG_4470-2.jpg" title="IMG_4470-2.jpg, juin 2022"><img src="http://accessit.be/public/.IMG_4470-2_m.jpg" alt="IMG_4470-2.jpg, juin 2022" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IMG_4470-2.jpg, juin 2022" /></a>La première fois que je t’ai vu, après avoir traversé quelques chambres où des bébés, comme prêts à éclore, stagnaient dans des lits-cage, c’était dans le Patio de l’orphelinat, vous étiez une grosse vingtaine à regarder une télévision accrochée au plafond, on t’a appelé et tu t’es levé avec ce petit air réservé que tu ne quitteras jamais.</p> <p>Il paraît que depuis plusieurs jours on t’avait annoncé que tu allais avoir des parents et tu étais très fier de pouvoir le dire à tout le monde tant il semble que c’est ce que vous espériez tous, on vous le faisait miroiter comme le Graal : une famille t’attendait !</p>
<p>On s’est regardés, également intimidés, comment savoir quel geste avoir avec quelqu’un qu’on ne connaît pas qui n’a pas la même culture pas le même âge pas le même sexe ?</p>
<p>Et avec qui tu vas partager ta vie.</p>
<p>J’ai essayé de te prendre dans les bras mais forcément tu étais un petit peu circonspect, puis on est partis chez Marília qui nous a reçus dans une chambre d’amis avec un lit double et salle de bain dignes d’une suite.</p>
<p>C’était difficile, je t’ai serré contre mon corps comme pour simuler une naissance mais évidemment pour toi c’était bizarre, pour moi aussi c’était bizarre.</p>
<p>Tout est allé mieux le lendemain quand nous sommes partis faire des courses car ta coquetterie naturelle, ton goût des vêtements, des chaussures et la visite de magasins eurent raison de ta méfiance et t’ont fait pousser des "iiiitaaa" ( nos "oufti" ) surtout devant les Pataugas à la Rambo, la star et ton idole du moment, que tu imitais parfaitement serrant un bandana, une ceinture et un revolver virtuels en te mettant en position d’attaque.</p>
<p>Le retour en avion fut mémorable, tu étais émerveillé bien sûr, tu voulais tout essayer et ouvrir tous les petits sachets mais, le fromage étant si rare voire inconnu au Brésil, quand tu as voulu tester le Roquefort, je te l’ai déconseillé, mais non, tu as voulu goûter, et malgré ma mise en garde, une fois le goût de moisi en bouche, tu m’as regardé comme si j’avais voulu t’assassiner !</p>
<p>A ton arrivée en Belgique, notre famille et ta désormais petite sœur, impatiente de rencontrer « son grand frère », t’attendaient festivement avec tante Béné, oncle Yves et leur fils Thomas arrivé du même orphelinat deux mois auparavant.</p>
<p>Tu es allé tout de suite à l’école parce que, à déjà presque 6 ans, ce que tu préférais, c’était avoir des copains et jouer au foot, ça ne demande pas trop de mots !</p>
<p>Tu as été accueilli comme Pelé, ton autre référence, au football club d’Ocquier dont tu étais un peu la vedette brésilienne, talentueux car bon coureur avec un joli jeu de jambes technique, plus tard, tu seras repris dans l’équipe des promesses provinciales.</p>
<p>Tu étais tellement content d’avoir un premier vélo mais tellement fâché qu’on ne te mette pas de petites roues, je te revois encore essayant de rouler sur cette rue, ici devant la chapelle où on te rend hommage ce matin, et ne pas y arriver, la laisser tomber éructant un « Bicicleta de merda » bien sonore et sans équivoque, enfin marcher boudant jusqu’au bout de la rue chez Léon ! Tu semblais tellement décidé à t’en aller loin de cette humiliation que je t’ai rejoint vite fait dans ma 2Cv en te disant « Alexandre reviens, ce n’est pas grave tu vas bientôt apprendre » alors que tu ne parlais pas encore français. Deux jours après, tu maitrisais la bête, à ta grande fierté, ce fut pour de longues années ton moyen de transport favori, le préférant à notre voiture vous menant pourtant quotidiennement à l’école !</p>
<p>Ta vie c’était donc avant tout le sport et les copains, tu as eu la chance d’avoir quelques bons amis dont certains sont ici aujourd’hui et d’autres te pleurent même en France viens-je d’apprendre.</p>
<p>Je sais que tu aurais autant adoré avoir des enfants que moi des petits-enfants et je pense que nous avons été tous les deux aussi ravis de savoir qu’ Aurore nous avait comblé d’un petit-fils et d’un neveu que tu as immédiatement couvert de cadeaux et dont tu t’apprêtais à faire la connaissance, avec grande impatience, avant qu’un mauvais ami mette un arrêt fatal à ta vie.</p>
<p>On t’attendait ce mois pour fêter tout ça et malheureusement on ne pourra jamais que regretter de ne plus nous voir, plus jamais faire de fête de famille avec tes petites piques d’humour et surtout ta grande sollicitude envers les personnes âgées et les enfants ce dont nous all(i)ons tous avoir besoin un jour ! Humour</p>
<p>Aujourd’hui beaucoup de personnes sont là pour nous, pour toi, parce qu’ils ne t’ont jamais oublié.</p>
<p>Merci donc de nous réunir.</p>Saison 5.3 : Devenir hommeurn:md5:7021138b7aa0f0b6b4de62bd0e9178632022-05-28T13:04:00+02:002022-05-29T14:48:00+02:00dTbBobonne fictionne<p><br />
<em></em><img src="http://accessit.be/public/.776B7AF5-3A17-45E9-B2DC-A61E18BE7CD8_m.png" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Qu’on se rassure, Bobonne ne compte pas échanger ses attributs si délicieusement féminins contre un viril service trois pièces.<br />
L’habit ne faisant pas le moine, elle va se contenter de vivre la vie d’un homme. <br />
Car, à partir de cette semaine, sa chère moitié est pensionnée !<br /></p>
<p>Elle voit tellement bien le rêve se dessiner.<br /></p> <p>Réveil, non par les bruits matinaux d’un rasoir, de gargouillis avant éructation et de gros bouillons dans la cuvette des WC mais suivant son biorythme - et ça sans intervention d’un quelconque Guru partisan de mesures naturelles -, l’homme dort encore, double plaisir.<br /></p>
<p>Petit déjeuner-lecture journal-mots croisés (de la pure bobonne) et montée au bureau en laissant tout sur la table puisque le souillon de service n’a que ça à faire. Elle se retiendra, par basse vengeance, de laisser ostensiblement quelques taches d’œuf à la coque et grains de sel sur les pages froissées du quotidien intentionnellement dépareillé !<br /></p>
<p>Concentration professionnelle parfaite, même pas à se demander de quoi midi sera fait puisque le chef a, non seulement, élaboré le menu de la semaine, fait la liste des courses et fièrement promené son caddie dans les magasins locaux - une promenade en soi -, mais va carrément cuisiner.<br />
Certes, contrairement à l’apprentissage bobonnesque sur le tas, il a fallu qu’il prenne quelques cours, 3 années où il a appris à manier tant le beurre que le fouet, à différencier une découpe julienne d’une macédoine ou d’un simple émincé et à barder le rôti comme ses connaissances. Il n’est pas peu fier d’étaler sa nouvelle érudition pendant que Bobonne en est restée au vocabulaire de béotien tels « rondelles ou cubes millimétrés ».<br /></p>
<p>Comme une reine descendant de son trône, à 13 heures, Bobonne entrera majestueusement dans une cuisine d’où de délicieux effluves s’échapperont depuis une heure, déjà miraculeusement propre et nette, la table joliment mise, un couvercle sautillant gaiement sur une casserole et le four bip-bipant « à table » !<br />
Si sa sciatique ne la faisait pas souffrir, elle pousserait le vice à mettre les pieds sur la table de la manière virile que son petit-fils a, paraît-il, déjà innée, au grand dam de sa mère qui pensait qu’être caricaturellement mâle tenait de l’acquis.<br />
Le service sera impeccable et le Côte du Rhône à température, bien entendu les félicitations seront de mise et, contribution - spontanée - au ménage, la table sera débarrassée et soigneusement rangée au lave-vaisselle par la femelle rassasiée, un homme ne comprenant jamais les subtilités de l’organisation exemplaire des paniers. La perfection a ses limites.<br /></p>
<p>Une micro-sieste plus tard, l’altesse s’en retournera à ses activités capitales pendant, qu’au gré des urgences, se feront le tri des vêtements par couleur et type pour rationaliser les lavages du week-end, un petit contrôle du placard épicerie pour vérifier le stock ou les paiements arrivés à échéance.<br />
Ensuite, les petites mains devenues habiles prépareront une soupe, une salade ou un plateau de fromages pour le soir.<br /></p>
<p>Pendant ce temps, Bobonne pourra se consacrer à son travail, et enfin uniquement, gagnant soudainement des efficacité et productivité pourtant difficiles à égaler durant ces années de multi-tâches obligatoires.<br /></p>
<p>Un apéro et un souper plus tard, notre nouvelle transgenre pourra digérer devant le JT en consultant le programme de la soirée.<br />
Terminant sa journée, le bourdon laborieux, passera un dernier coup de torchon avant de programmer les machines pour la nuit et s’assurer que les victuailles pour le lendemain sont au complet.<br /></p>
<p>Sans doute las, demain, après l’arrosage des plantes, il lui faudra néanmoins accueillir l’aide ménagère et définir ses tâches du jour, remplir la déclaration d’impôts, organiser la prochaine réception, faire le tour des poubelles pour la levée du mardi et peut-être pourra-t-il s’asseoir pour regarder la nature pousser en ce joli mois, une trappiste à la main, son fidèle clébard au pied mendiant des morceaux de fromage ?
En espérant qu’un « Philiiiiippe ! » strident ne l’arrache pas à cette quiétude bien méritée.<br /></p>
<p>- Ma biiiiiche ! ?<br /></p>
<p>Sortie de sa torpeur, Bobonne s’extirpe de son phantasme.<br /></p>
<p>- Qu’est-ce qu’on mange ?<br /></p>
<p>La charge mentale, une invention des féministes !<br />
<br />
<br />
….<br />
<br /></p>
<p><em> Ce billet misanthrope tombe mal car, effectivement alitée suite à une sciatique agressive de retour, notre retraité s’active à contenter sa revêche Bobonne, au travers d’une implication totale tant pour les repas et … les boissons, que pour lui mettre ses chaussettes (elle en est là) et allumeeeer le feu, le propre, pas le figuré, en l’occurrence !</em></p>Saison 5.2 : Tu ne seras jamais Bobonne, soeurette !urn:md5:12b6be4a529b7e3ce1a6be68fcd1bcab2022-01-22T17:37:00+01:002022-01-30T17:07:41+01:00dTbBobonne ronronne<p><a href="http://accessit.be/public/sab-bobonne.jpg" title="sab-bobonne.jpg, janv. 2022"><img src="http://accessit.be/public/.sab-bobonne_m.jpg" alt="sab-bobonne.jpg, janv. 2022" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="sab-bobonne.jpg, janv. 2022" /></a>Cette semaine, on aurait fêté tes <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/02/20/Ma-s%C5%93ur">60 ans</a>, que serais-tu devenue ? Avec compagnon, enfants, ou sans mais certainement une excellente cardiologue.<br /></p>
<p>Dans un mois, tu auras passé plus de jours sous terre que dehors et moi 30 ans sans toi.<br />
Je me demande si, par une mystification ésotérique, un miracle chrétien ou autre intervention divine, tu revenais parmi nous, même pour une heure, ce que seraient tes réactions face à l’évolution du monde ?<br /></p>
<p>Après avoir pleuré de joie, je devrais te dire : « Ecoute ce qu’est devenue notre société ».<br /></p>
<p>Quand tu es née, notre mère avait l’âge auquel tu nous as quittés, les années folles et l’avant-guerre nous paraissaient dans notre adolescence comme une période préhistorique ! Alors que dire de cette fin de siècle qui t’a vu disparaître par rapport à ce début de troisième millénaire ?<br /></p> <p>Au niveau mondial, je pense que l’évènement le plus ahurissant a été la destruction des Twin Towers à New York en 2001 par des extrémistes musulmans kamikazes, par avions détournés ! On se rappelle pratiquement tous ce qu’on faisait à ce moment-là. Ce fut suivi d’autres tueries de masse, à Paris dans les endroits culturels, à Bruxelles dans les transports et carrément des massacres entre musulmans sur les marchés là où on peut zigouiller le plus d’innocents.</p>
<p>Mais peu auparavant, une grosse révolution de moyen de communication pointa son nez : La Toile universellement appelée The Web.
Au départ brocardée : « Toi et ton internet ! » pour mon intérêt envers cette source d’information qui allait s’avérer autant essentielle que parfois superflue, les années 2000 virent son explosion, quitte à être redondante, carrément exponentielle.</p>
<p>Tu te rappelles, le téléphone à cadran mobile de notre enfance avec un fil de 2 mètres qui nous empêchait toute conversation intime loin du salon et de l’écoute de nos géniteurs ?<br />
Terminé.<br />
Tu as dû néanmoins connaître l’existence des téléphones portables relayant LE fixe de la maison, au minimum à l’hosto.<br />
C’est la folie, si on nous offrait une montre pour notre communion, maintenant c’est un GSM (ou « G » en belge), portable (en français) et cellular (ailleurs). Eh oui, on peut téléphoner de et vers n’importe où (ou qui) sans être relié à un fil pour autant qu’on ait la batterie rechargée ! Et on peut même se voir (Bobonne n’aime pas car ça ne flatte pas !).<br /></p>
<p>Ô, temps passé, ces rendez-vous qu’on se fixait place Cathédrale depuis le filaire parental ! En cas de problème, s’y dressaient de salvatrices cabines téléphoniques sagement alignées et généralement dégueulasses remplies d’annuaires déchirés.<br />
Fini, aux encombrants, ou parfois à « Affaire conclue »*.<br />
Pas de phone, c’est le cyclone ! Une vraie Béréniza !<br />
Car cet appareil est aussi un ordinateur, un appareil photo, un moyen de payement, une console de jeux, une radio, une chaîne hifi, une calculatrice, une boussole, etc. bref, dit un « smartphone », greffé aux pouces des jeunes et dans les poche et sac des vieux.
Le Oueb héberge aussi les "réseaux sociaux", comment dire brièvement, c’est ce qu’on appelait le "café du commerce" où on refaisait la vie et était plus malin que tout le monde (genre une soirée au Carré**) mais sans se voir en vrai si ce n’est son avatar. Du coup, c’est souvent la foire d’empoigne ou chacun est spécialiste (l’ultracrépidarianisme***, fallait l’inventer celui-là) mais surtout peu conciliant et civil. Je ne parle même pas de l’orthographe !</p>
<p>Malgré mes exhortations, notre mère s’est avérée rétive à la modernisation mais le paternel, comme il pouvait, utilisait tant le G que la tablette (petit ordinateur portable plus ergonomique qui, entre autres, peut servir de bloc de dessin et liseuse). Ils sont décédés ainsi que toute leur génération, nous n’avons plus ni oncles ni tantes et même la cousine <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/05/10/Semaine-S-23-%3A-Ma-cousine">Vavi</a> nous a quittés subitement peu après avoir atteint l’âge d’être Bobonne.<br />
Tu te rappelles, on parlait des 3X20 avec compassion, comme un avenir lointain qui ressemblait à notre grand-mère en tablier la semaine et permanente le dimanche qui trouvait les hippies sales et mal rasés ? On parle de « seniors » aujourd’hui, ça m’énerve, et la notion est vague, des sexas hyper actifs (la majorité) à ceux plus (r)assis, on se maintient !<br />
Mais la relève est assurée, tu es enfin grand-tante !<br /></p>
<p>Bien entendu, cette triple décade a subi son lot de cataclysmes dit naturels mais de plus en plus attribués aux abus écologiques qu’on impose à notre planète bleue qui grisaille. Survivrons-nous ?<br /></p>
<p>Il y a tant à raconter mais je crois finalement que si tu apparaissais tel le Génie de la lampe d’Aladin, je me contenterais de t’embrasser très fort, de nous asseoir sur le mur devant l’étang avec un verre et te dire combien tu me manques.<br /></p>
<pre>* Emission télévisée de vente aux enchères que j'adore tellement j'ai l'impression de voir défiler tout l'intérieur de la maison de notre jeunesse.
** Notre quartier de libations et guindailles à Liège qui accueillait les fêtards de 7 à 77 ans est presque devenu un coupe-gorge.
*** L’ultracrépidarianisme consiste à donner ouvertement son opinion hors de son domaine de compétence. On appelle parfois cela la maladie de l’expert. À ne pas confondre avec le syndrome de l’expert, qui désigne à l’inverse le fait qu’une personne ne se rend pas compte que les autres ont moins de connaissances qu’elle sur un sujet, et qui n’arrive donc pas à s’adapter au niveau de ses interlocuteurs.
On appelle toutologue une personne qui donne son avis sur tout, qui se pose comme experte dans tous les domaines, bien que ce ne soit pas le cas. Ainsi, toutologue est synonyme de ultracrépidarien, et toutologie est synonyme de ultracrépidarianisme.
Ultracrépidarianisme n’a pas d’autres synonymes, cependant, il est souvent rapproché d’autres concepts très proches.</pre>Saison 5.1 : Bilan 2021urn:md5:48f5f447dba9fb503011d26b3b2830222022-01-11T11:53:00+01:002022-01-17T09:40:06+01:00dTbBobonne ronronne<p><a href="http://accessit.be/public/pieds-junior.JPG" title="pieds-junior.JPG, janv. 2022"><img src="http://accessit.be/public/.pieds-junior_m.jpg" alt="pieds-junior.JPG, janv. 2022" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="pieds-junior.JPG, janv. 2022" /></a> Il faut reconnaître que par rapport à la mise en prison sans solution de 2020, l’année 2021 que tant de monde dénigre, ne fut pas si mal que ça !<br /></p>
<p>Et même très bien pour Bobonne !<br /></p>
<p>Le printemps a vu deux faucons crécerelles nidifier sur son appui de fenêtre, deux couples d’hirondelles faire de même sous la terrasse couverte et deux majestueux cygnes agrandir la faune sur l’étang d’en face ! Soit 17 oisillons arrivés à maturité, une vraie nursery à observer avec ravissement à <a href="http://accessit.be/index.php?post/www.vervoz.be">Vervoz</a> !<br /></p>
<p>Mais le pompon de ce pic de naissances fut l’arrivée tant attendue de son premier petit-enfant à l’été !<br /></p> <p>Quel soulagement, enfin son tour de montrer une photo du demi-dieu au lieu de subir cette démonstration ostentatoire de toutes ses copines, déjà bobonnes depuis des lustres, le doigt scrollant plus vite que leur ombre l’écran poli de leur smartphone qu’elles dégainent en chaîne avec un contentement jubilatoire dès que l’une parle des derniers progrès de sa petite-progéniture !<br /></p>
<p>Les (ex) salopes, mais pas autant que celles au grand cou (<a href="http://accessit.be/index.php?post/2016/11/10/Petite-%212">Relire "Petite"</a>) ! <br /></p>
<p>Par respect pour la patience de ses connaissances et amis, elle est restée discrète sans étaler son bonheur sur les réseaux, attendant le faire-part officiel qui ne vint jamais. Ce n’est pas comme si la maman était <a href="http://accessit.be/index.php?post/www.aurorelefevre.be">graphiste </a>!<br /></p>
<p>Pour le reste, notre bougonne s’est mise à aimer la Covid, même se faire piquer tous les trois mois par une infirmière sympa la rassure en plus d’être gage d’une petite sortie qu’elle s’autorise enfin. <br /></p>
<p>Le masque, par contre, c’est l’horreur, en moins d’une demi-heure, comme une réminiscence de ménopause, en sueur, Bobonne à l’impression de s’intoxiquer elle-même cependant, un avantage, plus de maquillage de boutons nécessaire.<br />
En 20 minutes dans un magasin, agrippée à ton caddie soigneusement désinfecté, qui va critiquer que tu n’as pas de soutien-gorge, que t’es en training avec tes chaussures les plus confortables ?<br /></p>
<p>T’as ton masque, c’est tout ce qu’on regarde !<br /></p>
<p>Le deuxième avantage est qu’on ne doit plus faire la bise à qui que ce soit et même repousser certains velléitaires ! Ce calvaire qu’était, depuis l’enfance, embrasser tout le monde sous peine d’impolitesse est enfin terminé !<br /></p>
<p>Vive le « namasté » !<br /></p>
<p>On n’est plus obligé de dire quel est le dernier film qu’on a vu au cinéma et qui remonte à Mathusalem (par contre Netflix, on suit), on peut juste raconter qu’on a fait un bon restaurant et qu’on a lu des tas de livres.<br /></p>
<p>Ça fait toujours bien de dire (ce) qu’on lit.<br /></p>
<p>Quel plaisir de ne pas pouvoir faire du shopping ou sortir et s’habiller pour voir un spectacle et devoir rentrer en ayant bu un verre de trop pour la loi puisqu’il n’y a pas de taxi qui va jusque chez toi !
Mais Bobonne a la chance de vivre très près de restaurants étoilés ou excellemment gastronomiques, avec terrasse, perdus dans les campagnes et ça ce n’est que du bonheur !<br /></p>
<p>Que se passera-t-il en 22 ?<br /></p>
<p>Probablement pas de nouvelle naissance familiale, simplement la jubilation de pouvoir commencer à parler avec ce petit microbe, oui, les bébés ne sont pas le fort de la néo-grand-mère !<br />
Comme elle et sa fille ont dit leurs premiers mots à huit mois (eh oui !) et qu’à six mois, il commence à énoncer des « papa, maman » assez convaincants, on peut espérer que junior soit à peu près sur la même veine, donc les longues conversations philosophiques (comprenez triviales) avec un enfant d’un an ne vont pas traîner ! <br /></p>
<p>Pour 2022, je vous souhaite donc de pouvoir réaliser toutes ces petites choses que vous ne pouviez plus faire ou avez souhaité vivre un jour !<br /></p>
<p>Et merci de continuer à lire <a href="http://accessit.be/index.php?post/www.accessit.be">Les billets d’une Bobonne Bougonne</a> !<br /></p>
<p><a href="http://accessit.be/public/les-bebes.jpg" title="les-bebes.jpg, janv. 2022"><img src="http://accessit.be/public/.les-bebes_m.jpg" alt="les-bebes.jpg, janv. 2022" style="display:table; margin:0 auto;" title="les-bebes.jpg, janv. 2022" /></a></p>
<p>PS : Ce petit a mon sourire et mes pieds !</p>Saison 4.4 : Bobonne voyageurn:md5:1dd53ebf5c3c2ca0497ab762b0d6f3c82021-09-26T12:45:00+02:002022-01-22T17:16:08+01:00dTbBobonne ronronne<p><a href="http://accessit.be/public/IPCA6993.JPG" title="IPCA6993.JPG, sept. 2021"><img src="http://accessit.be/public/.IPCA6993_m.jpg" alt="IPCA6993.JPG, sept. 2021" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="IPCA6993.JPG, sept. 2021" /></a>Laissant à sa moitié le plaisir de ne plus devoir fermer boîtes, placards et portes sans devoir supporter son ire, Bobonne est partie en vacances en solitaire afin de n’avoir plus que son bordel à ranger mais aussi humer l’air iodé qui lui manquait tant depuis deux ans.<br />
Pass sanitaire sur GSM, tablette et en papier, chargeurs divers, valise bourrée de vêtements dont elle ne portera que le tiers, vélo électrique dans le coffre, Bobonne est confiante même si, prise de prémonition, elle n’a pas retrouvé de carte de France mais qu’importe, le GPS du téléphone suffira.<br /></p> <p>Première étape, banlieue de Lille, pour la première fois elle y arrive du premier coup ! <br />
Beaux après-midi et soirée en compagnie de son amie depuis 45 ans (si, c’est possible, y’en a qui la supportent encore).<br />
Le petit-déjeuner s’annonce plus stressant car son portable refuse tout réseau malgré rallumages et autres actions fébriles.<br />
Truc de ouf, téléphone à la future hôtesse pour prendre un rendez-vous <em>à l’ancienne</em>, capture d’écran du trajet pour sortir de la banlieue et impression mentale du trajet à venir (340 km).<br />
Exfiltration miraculeuse de la banlieue vers la A1 ou E17, direction Paris voire Lyon, va savoir avec les français …<br />
Pas de carte routière à vendre dans les arrêts routiers.<br />
Ça roule, ça a l’air simple, tu passes sur l’ A29 quand tu vois direction Amiens et puis c’est « tout le temps tout droit » direction Rouen puis Le Havre a enregistré son cerveau.<br />
Sauf que non.<br />
De grands panneaux t’annoncent plusieurs km à l’avance l’autoroute fermée exactement là où tu dois bifurquer, on n’aurait pas pu rater le truc vu les barrières en nombre ! Par contre pour la suite, signalisation pratiquement inexistante ; une petite pancarte « déviation » déposée par terre à la bifurcation qui manifestement se perd dans la France profonde, comme abandonnée par mégarde, sans direction « Rouen » d’où loupage de ladite déviation !<br />
30 km plus loin, enfin un arrêt routier où toujours pas de cartes à vendre et la dame me dit : "Ah, depuis une semaine, tout le monde atterrit ici !" Pas non plus de carte murale comme dans les grands relais.
En sortant, Bobonne repère quatre dames aux cheveux blancs pique-niquant, prise d’une intuition toute féminine elle leur demande si elles ont une carte.<br />
Bingo, solidarité de sexas !<br />
Une photo de l’antiquité (toute neuve cependant) et demi-tour 10 km plus loin.<br />
Bref, une heure de perdue et stress qui monte plus qu’on avance.<br />
Traversée de l’effrayant pont de Normandie* et dernière angoisse d’avoir raté la bonne sortie finale pour arriver avec le quart d’heure académique de retard !<br />
Mais la vue magnifique sur l’entrée des ports de Trouville et Deauville agrémentée d’une bière bien fraîche chasse les mauvais moments !<br />
Un joli coucher de soleil vient effacer cette journée maussade au propre comme au figuré !<br /></p>
<p>Lundi, courses, achat de quoi faire une plateau de fruits de mer sur la terrasse donnant sur la baie de Touques et jouir de ne rien faire …<br /></p>
<p>Mardi, Bobonne a fait 6 km !<br />
A pied !<br />
Dont 2 km pieds-pieds dans l’eau-l’eau !<br />
Espoir de peeling et balnéo plantaires, le sable, c’est rude !<br />
Évidemment il lui a fallu de la motivation à savoir un bar pas trop loin ni pèdzouille** et terrasse dans le sable.<br />
Personne, musique latino en douce agrémentée du bruit de la marée haute, plein soleil avec léger vent, une bière.<br /></p>
<p>C’est là qu’on sent que le paradis existe, sur terre en tout cas.<br /></p>
<p>On oubliera que Bobonne s’est rendu compte de l’existence de ses cols du fémur, que malgré les bâtons de marche (aucune honte), son dos rouspète de tant d’efforts soudains et bien entendu une petite ampoule malgré ses Birkenstock pourtant faites depuis des mois !<br />
Au loin, un petit point, une congénère, cheveux gris, lunettes solaires et bâtons…<br />
Non, tu n’es pas la seule !<br />
Et tant pis si tu ne fais que du 4 km/h, tu as quand même accompli le trajet de 10 000 pas que ta montre connectée te réclame depuis des mois !<br /></p>
<p>Mercredi, c’est vélo !<br />
C’est donc un peu plus loin, un autre bar les pieds dans le sable, rédaction du billet, un resto, un petit vin d’Ardèche ...<br />
La vie est dure, surtout en septembre quand il y a du soleil !<br /></p>
<p>Jeudi, retour avec GPS, Bobonne ayant réparé son GSM comme une grande fille !<br /></p>
<p>Trop court.<br /></p>
<blockquote><p>>>> Sinon, je tiens à signaler à l’Europe qu’il n’est plus nécessaire de marquer la frontière entre la Belgique et la France, le changement de revêtement de l’autoroute suffit !</p></blockquote>
<pre> <a href="http://accessit.be/public/suspension-bridge-485904.jpg" title="suspension-bridge-485904.jpg, sept. 2021"><img src="http://accessit.be/public/.suspension-bridge-485904_s.jpg" alt="suspension-bridge-485904.jpg, sept. 2021" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="suspension-bridge-485904.jpg, sept. 2021" /></a> * Ce pont, c'est tout juste si Bobonne n'a pas envie de fermer les yeux pendant sa traversée ! Et il y en a deux, se concentrer sur la ligne blanche et son compteur kilométrique !<br />
<br />
** Pèdzouye est un mot wallon issu de pète-z-ouye, qui signifie pète-aux-yeux. Ce terme désigne quelqu'un de maniéré, de prétentieux voire une personne hautaine. Contrairement au pèteûs, le pèdzouye n'a aucune raison évidente de se comporter de la sorte. Un aristocrate hautain, c'est un pèteûs, une personne normale hautaine, c'est un pèdzouye. Il faut avoir une conscience sociale aussi affirmée que celle d'un Wallon pour penser à faire un telle différence.</pre>Saison 4.3 : Pfizer J+7urn:md5:023fecc26f05cec833a34da0c073e96d2021-05-06T10:08:00+02:002021-09-26T10:30:14+02:00dTbBobonne se bidonne<p><a href="http://accessit.be/public/vaccin-covid.JPG" title="vaccin-covid.JPG, mai 2021"><img src="http://accessit.be/public/.vaccin-covid_m.jpg" alt="vaccin-covid.JPG, mai 2021" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="vaccin-covid.JPG, mai 2021" /></a>Par une intervention presque divine, prématurément lui semble-t-il, Bobonne a été invitée à la vaccination, par SMS ( mais comment cette main céleste connaît-elle son numéro ?) puis par lettre à l’ancienne.<br />
Merveille ! On peut encore recevoir un courrier postal qui n’est ni une facture, ni un recommandé, ni son journal quotidien, petit plaisir olfactif, tactile, ludique et intellectuel du matin de tout sexagénaire qui se respecte.<br />
On vous laisse imaginer l’excitation de Bobonne, dans son vieux pyjama élimé comme les autres par une année de confinement, lunettée, le crayon à gomme à la main, le nez sur son mots-croisés mais aussi le pc portable ouvert, faut pas la pousser quand même ! In the wave...<br />
Mais passons.</p> <p>Bobonne est doublement ravie, à elle bientôt la liberté !<br />
Enregistrement en ligne facile pour l’endroit et le vaccin qu’elle préfère.<br /></p>
<p>Jour J, une bobonne amie la dépose devant l’entrée du WEX, on ne sait jamais en cas de souci majeur...<br /></p>
<p>Dûment bâillonnée du masque fédéral toxique, Bobonne est joyeusement accueillie par un sémillant militaire blagueur pour contrôler la convocation.<br />
- Attention, il n’a pas mangé ! dit-il en désignant le contrôleur suivant (vérification que Bobonne est sur la liste).<br />
- Haha, il va donc me manger ? Y a de quoi ! plaisante-t-elle. <br />
Couloirs, balisés, files presque inexistantes, ambiance super joviale, vraiment, organisation magnifique.<br />
Sinon que son "questionnaire médical" rempli Online ne leur est pas transmis <sup></sup>, oui, présent continu.<br />
La perfection n’existe pas.<br />
Tout se règle simplement dans la bonne humeur, on est en Belgique quand même !<br />
...<br /></p>
<p>Arrivée dans la cabine.
A la question "pourquoi pas dans la fesse ?" il lui est doctement répondu qu’on n’est pas certain de traverser la graisse pour accéder au muscle.<br />
Bobonne ne le prend pas pour elle.<br />
"Détendez-vous et respirez madame."<br />
For intérieur : <em>"Non mais, tu crois que ta mini-aiguille me fait peur à côté de celle trois fois plus longue et épaisse qui m’a injecté de l’acide hyaluronique sous la rotule ?"</em>...<br />
Bobonne est vaccinée sur le bras de son choix.<br />
Encore un petit contrôle de papiers puis 30 minutes d’observation pour cause de <a href="http://accessit.be/index.php?post/Botox">terrain allergique</a>.<br />
45 minutes après son arrivée, sortie via une expo de peinture d’artistes locaux, que du plaisir !<br />
Elle retrouve la bobonnette de 50 ans (hypocondriaque) qui a mal au bras et se sent mal !<br />
Somatisation trop amusante !<br /></p>
<p>Bobonne se gausse.</p>
<p>Résultat au bout d’une semaine : pas de symptômes évidents, peut-être de très légères céphalées et fatigue mais même pas sûr que ce soit dû au vaccin et quand bien même, c’est plutôt signe que son corps de déesse fabrique des anticorps !</p>
<p>Aujourd’hui, c’est le tour de la susdite bobonnette qui pré-somatise à mort ! Heureusement, une piqûre unique avec Johnson et Johnson !</p>
<p>Une seule conclusion, pour nous libérer tous : VACCINEZ-VOUS !</p>
<pre>Edit : Bobonnette est venue dire bonjour J+1 (je la croyais morte) avec des yeux qui roulaient, je lui dis : " t'as bu" ?<br />
- Nooon, mon père m'a dit la même chose hier ! Je me suis sentie comme saoûle dès après la piqûre ! Mais j'ai lu que c'était un symptôme post-vaccin reconnu !
Bobonne confirme, cette fille a un problème ...</pre>Saison 4.2 : 2021urn:md5:30c9432c6f03f1a01787f5305f0b5c592021-01-03T10:46:00+01:002021-01-03T14:41:56+01:00dTbBobonne ronchonne<p><a href="http://accessit.be/public/2021.png" title="2021.png, janv. 2021"><img src="http://accessit.be/public/.2021_m.png" alt="2021.png, janv. 2021" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="2021.png, janv. 2021" /></a></p>
<p>Enfants, l’an 2000 nous faisait fantasmer, ce serait le début du millénaire de tous les possibles, si on échappait au Big Brother on aurait la vie belle aidés de robots de tout ordre, on aurait son véhicule volant personnalisé, tout le monde aurait à manger et, c’est sûr, si on évitait une guerre nucléaire (on en parlait quand même beaucoup), on vivrait en paix.
Bobonne aurait dépassé la quarantaine, un âge de vieux pour l’époque mais lointain, si lointain.</p>
<p>La dernière décennie de ce siècle globalement mondialement pourri ne fut pas très chouette pour son entourage et elle espérait que celui qui accueillerait son âge mûr bientôt irrémédiablement blet la verrait entourée de bonheur dans une espèce d’Éden (pas le footballeur bien entendu, il est trop jeune !)…</p>
<p>Las !</p> <p>Le millénaire a commencé en fanfare par un attentat spectaculaire et excessivement meurtrier qui n’était que le préliminaire d’une récurrence atroce dans les pays occidentaux.
C’est pourtant en Afrique qu’il y a beaucoup plus de victimes du terrorisme, souvent dans l’indifférence.</p>
<p>Que d’innocents morts au nom d’un être imaginaire !</p>
<p>Que de guerres où le viol et les mutilations deviennent une arme !</p>
<p>Du côté des petits blancs, on a semblé découvrir que certains (mais beaucoup quand même) hommes harcèlent les femmes, waouw, le scoop ! On croyait que c’était une légende urbaine, sérieux ?
Et pas que les femmes, les enfants, en masse, victimes silencieuses jusqu’à ce qu’on leur dise qu’ils n’étaient pas en tort.</p>
<p>Dieu aime tous ses enfants…</p>
<p>Faut y croire, hein ?</p>
<p>Les africains bravent tous les dangers pour atteindre l’Eldorado qui n’a pas du tout envie de partager, même chrétiennement, le moindre quignon de pain, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde !</p>
<p>Comment se sentir heureux quand les meilleures nouvelles des médias sont sportives ?
Les mauvaises aussi d’ailleurs, le racisme y monte en flèche au point de s’épandre comme un cancer.</p>
<p>Une maladie bien alimentée par les zérosociaux, trop facile de persifler, le cul dans son fauteuil, sachant tout, oubliant orthographe et bienveillance* !
Pourtant, t’es toujours le con (ou la bite pourquoi pas?) d’un autre, le sais-tu ?
On a définitivement compris qu’on ne peut rire que de soi-même si on veut être politiquement correct, Bobonne peut donc rire des femmes, des gros et des vieux !</p>
<p>Puis il y a la planète.
Non sérieux, t’as attendu Greta pour te rendre compte qu’il y avait un gros souci ?</p>
<p>Désolée, mais dans les années septante, on en parlait déjà en Wallonie en tout cas.
Le nucléaire, nenni valèt !</p>
<p>Le commerce en ligne.
Évidemment que c’est super !
Pour aller acheter un truc, Bobonne doit prendre sa vieille voiture (10 ans, en pleine forme), diesel en plus, quelle mauvaise idée, paraît-il ! Le carburant est hors de prix, et rester en ville quelques heures te coûte 15€.
Mais, gare-toi en périphérie et prends les transports en communs, ou un véliiip, ou une trottinette !
Ben oui, et elle fait comment avec sa sacoche et ses achats pour remonter à Boncelles ? Un bon vieux cabas avec le fichu en plastique qui va avec ?
Alors qu’en deux clics et en 24 heures, on se fait livrer ce qu’on veut, parfois par un sémillant jeune homme, bizarre, jamais de femme.
Il y a des alternatives entre la Gonzesse sans sein et le Chinois exploité et maintenant vérolé, renseignez-vous !</p>
<p>Le circuit court et le commerce de proximité.</p>
<p>Donc on a mis cinquante ans avant de se rendre compte qu’il faut revivre comme dans les années soixante.</p>
<p><em>Ci-avant, c’est ce que Bobonne a écrit il y un an mais jamais publié, va savoir, une intuition bobonnesque qu’il y aurait pire ?</em></p>
<p><strong>2021</strong></p>
<p>Dans toutes les avanies susmentionnées, jamais on aurait pensé devoir se « confiner »!
Confis comme <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/01/31/Semaine-S-39-%3A-Bio">les légumes de ma grand-mère</a> qui a connu deux <a href="http://accessit.be/index.php?post/grands-peres-guerre-14-18">guerres </a>?
Oui, en bocal, euh, bulle.
Nous voilà réduits en carottes et oignons à cohabiter dans la saumure (faites-vous l’image)!
Le cuisinier (Big Brother ?) décide de tout et on est manipulés, coupés, hachés, noyés.</p>
<p>Sauf qu’une bonne cuisinière connaît et protège ses produits afin qu’aucune bactérie ne les affecte l’un l’autre.</p>
<p>Ça c’est de la métaphore !</p>
<p>C’est ici qu’il faut comprendre « masquez-vous ».</p>
<p>Il y a quand même des trucs chouettes.</p>
<p>On fait des piétonniers dans les villes, désertes et sous couvre-feu (ah, ni mes parents ni mes grand-parents n’auraient cru ça possible à nouveau !), dans certaines on va devoir rouler à la vitesse d’une calèche.</p>
<p>On (ré)- apprend à coudre et cuisiner, à réchauffer les plats de traiteur ou de restaurateurs suicidaires !</p>
<p>Limite que l’abonnement fitness tu vas vraiment le suivre avec l’application Zoom.</p>
<p>Évidemment !</p>
<p>Un jour, je l’espère, les ados et les djeunes des twenties pourront dire au passé enterré : « de mon temps on ne pouvait pas faire tout ça et la délation a emmené des gens au ... », eh oui, Bobonne croyait qu’elle ne vivrait pas de guerre.
Raté !</p>
<p>Voilà , votre blogueuse a survolé à peu près tous les sujets de société essentiels (adjectif sujet à caution en ce qui concerne l’art) du moment, vous en voyez d’autres ?</p>
<p>L’avenir est souvent pire mais il faut croire le contraire ...</p>
<p>Et, bonne année avec l’espoir d’un graphique d’infection qui plonge définitivement vers le zéro comme l’illustration ...</p>
<pre>*<a href="https://www.entreleslignes.be/le-cercle/henry-landroit/l-ultracr%C3%A9pidarianisme">Ultracrépidarisme</a> : comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée (merci à Bobonne Gene qui maintient mon intellect, relisez son <a href="http://accessit.be/index.php?post/Sociologue">billet blanc</a>).</pre>
<pre>Il y a un an, était également prévu de publier ça : <a href="https://www.inegalites.fr/800-millions-de-personnes-sous-alimentees-dans-le-monde">moins de sous-alimentés</a> ça reste beaucoup trop d’autant que la terre peut (toujours) subvenir à ses besoins alimentaires.</pre>
<p>Oui, même ça je voulais l’écrire …</p>Saison 4.1 : Seins, nom de dieux ?urn:md5:2af9e2c8fb26a3fd370ebcb1650d070f2020-09-06T10:24:00+02:002020-09-06T11:11:06+02:00dTbBobonne ronchonne<p><a href="http://accessit.be/public/seins-aquarelle.jpg" title="seins-aquarelle.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.seins-aquarelle_m.jpg" alt="seins-aquarelle.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="seins-aquarelle.jpg, sept. 2019" /></a>L’opulence mammaire a toujours abondamment inspiré les artistes.<br />
<br />
De l’antiquité au VXIII ème siècle, la nudité n’était pas tabou, cette époque bénie pour les amateurs de chair avec les femmes qui se corsetaient douloureusement pour laisser ressortir ce qu’elles avaient de plus convoité ; cachant subtilement d’autres bourrelets moins désirés sous d’amples paniers où pouvaient d’ailleurs se réfugier, animaux, enfants ou amants voire bactéries sexuellement transmissibles. <br /></p> <p>Un petit étranglement de la gorge dans le puritain XIX ème avec carrément le collet monté masqua tout morceau de peau. Les mâles purent, quant à eux, abandonner les pourpoints bouffants puis leurs longues jaquettes abritant peut être certains manquements pour de grands pantalons dont le pli des jambes cachaient également leur service trois pièces (les années vingt aimaient les ustensiles, en argent si possible) !<br />
En libérant les corps, Coco Chanel et Joséphine Baker et son pagne de bananes remirent les pendules à l’heure, si j’ose dire...<br />
Bref, les attributs féminins furent à nouveau offerts à la lumière du jour.<br />
Après quelques passages virilement belliqueux ne poussant personne à l’exhibition, les fifties permirent aux filles de se dénuder , Marilyn montrait son shorty sur une bouche ... de métro, pendant que ses seins ne demandaient qu’à faire la fiesta en dehors de son bustier très serré ! <br />
<br />
C’est dans cette époque charnière, dirions-nous baleinière, que naquit Bobonne bien inconsciente des enjeux sexuels de l’époque. <br />
Pendant son enfance, la jupe se raccourcit pour tous les âges la portant en-dessous de la quarantaine. On voyait la culotte mouler les miches des petites filles alors que les shorts tricotés main des petits garçons pendaient lamentablement, métaphore vestimentaire ? <br />
<br />
Vous avez l’image ?<br />
<br />
Durant son l’adolescence, l’habillage du bassin était clairement à la "ras del’touffe" question filles et au "moule-couilles" question garçons mais l’exposition du buste affriolant était encore assez tabou au quotidien sauf pour les mecs qui pouvaient afficher leurs pectos et abdos à la Magnum, moustache comprise.<br />
On savait s’exciter avec peu de choses à l’époque ou simplement la suggestion prononcée était-elle plus efficace de l’étalage sans frein ?<br />
On ne montrait pas encore souvent intégralement les seins au cinéma mais mais les tee-shirts et chemises mouillés aidaient à la suggestion !<br />
Révolution sexuelle aidant, apparut le topless qui le scandale passé est devenu commun ET légal.<br />
<br />
Petit à petit, exhiber de généreux arguments semblait devenir une nécessité absolue ; pas pour Bobonne que l’apparition, heureusement tardive, des siens avait plutôt été une mauvaise nouvelle, obligée qu’elle était à mettre désormais un "dessus" à la plage.<br />
<br />
Puis fin de eighties, à côté des chemisiers sages à épaulettes, les vedettes nous laissèrent entrevoir des mises en valeur plus extraordinaires ! Des pare-chocs à pointe "flochée" de Madonna aux bouées prêtes à exploser de la vedette de Malibu, on avait bien compris l’intérêt d’avoir davantage d’avantages !<br />
<br />
A grands coups de silicone toxique, les poitrines avancèrent dans l’alphabet jusqu’à des aberrations encombrantes, toutes les star(lette)s liant manifestement protubérances mammaires et essor professionnel.
Sauf Jane Birkin et quelques irréductibles saines d’esprit qui préférèrent rester "aussi plates qu’un garçon".<br />
On cherchait le sein parfait mais quant à améliorer la couille non-dégueu, no way !<br /></p>
<p>Jusqu’il y a, mettons 10 ans, la surenchère était telle que tu te serais inquiétée de ton sex-appeal en-dessous du C, eh bien, maintenant, les fesses aussi semblent devoir présenter une croupe poulinière selon les critères des obsédé.e.s de tout poil (pourquoi pas l’écriture inclusive, soyons magnanime ?). <br />
Sur le coup (de rein?) ça arrange Bobonne, car être callipyge, chez elle c’est naturel et les seins deviennent gourmands avec l’âge !<br /></p>
<p>Après avoir beaucoup divergé on peut arriver à la synthèse historico-sénologique suivante :<br />
- les mamelles, c’est naturel<br />
- pudibonderie sociétale opposée à une légèreté artistique déchaînée<br />
- libération révolutionnaire des chairs<br />
- chirurgie esthétique anarchique<br />
- exhibition aberrante sur les zéros sociaux<br /></p>
<p>Mais ! Retour à la case départ, les seins nus sur plage c’est de nouveau tabou un peu partout, que de pudibonderie (et d’hypocrisie), quand les pectoraux mâles parfois tout aussi proéminents ont le droit d’exhiber sans réserve leur flasquitude ! <br /></p>
<p>Plus aucune petite fille ne nagerait sans son bikini, mais une victoire quand même, coronavirus aidant, il semble que le confinement les a libérés de leur "soutien", souvent carcan meurtrissant. Longtemps que Bobonne limite son utilisation au strict nécessaire tout en maintenant le port naturel de son décolleté à coup d’haltères, sans forcer hein !<br /></p>
<p>Ce billet sexy ne serait pas complet sans évoquer des femmes qui n’ont plus de sein(s).<br /></p>
<p>Elles sont tout aussi belles.<br />
<br /></p>
<pre>
<a href="http://extraordinairebanane.fr/2019/01/30/josephine-baker-ceinture-bananes/#:~:text=Jos%C3%A9phine%20Baker%2C%20une%20artiste%20engag%C3%A9e&text=La%20paix%20revenue%2C%20elle%20met,%2C%20son%20pays%20d'origine.&text=La%20ceinture%20de%20bananes%20de,'Entre%2Ddeux%2Dguerres.">Joséphine Backer et sa ceinture de bananes</a>
<img src="https://www.instagram.com/p/CEIgW6Vn_Y1/?utm_source=ig_embed" alt="" />Anaëlle Guimbi, 20 ans, candidate au concours de Miss Guadeloupe 2020, a été écartée de la compétition pour avoir posé sein nu. En cause: trois photos, sein nu maquillé avec une technique de body painting (peinture sur corps, ndlr), pour une campagne contre le cancer du sein !
Pour les intéressé.e.s (les hommes ont aussi des cancers du sein) :<a href="https://www.rose-up.fr/#1"> RoseUp Association - Face aux cancers, osons la vie !</a></pre>
<p><br />
Question du jour : Facebook va-t-il censurer mon aquarelle gravement provocante ?</p>Saison 3.12 : Botox : désintox !urn:md5:1956c18a97c6842c48ffd8f1ee2773e32019-09-11T19:08:00+02:002019-09-12T07:51:54+02:00dTbBobonne ronchonne<p><a href="http://accessit.be/public/botox.JPG" title="botox.JPG"><img src="http://accessit.be/public/.botox_m.jpg" alt="botox.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="botox.JPG, sept. 2019" /></a>J’ai trouvé une méthode pour tester les effets ravageurs du botox sur les bouches des femmes désirant masquer rides et ridules avec des résultats dramatiques dont souvent elles ne semblent pas se rendre compte.<br />
Mais il s’agit ici d’une méthode naturelle qui pourrait être très prisée dans cette période de retour aux sources. <br />
Gratuite !<br /></p> <p>Mais quel est ce produit qui t’ourle les lèvres comme un bébé fraîchement né ou tétant les arguments généreux de sa génitrice ?<br />
On n’a rien sans rien, il faut quand même passer par l’injection, les crèmes repulpantes étant avant tout une totale escroquerie.<br />
Si ça marchait, ça se saurait ! <br />
Je vous sens haletant.e.s, ne soyons pas sexistes, les hommes y succombent également. <br />
Je vous dirais bien que ceux qui partagent les billets à trois contacts auront la réponse en MP mais Bobonne n’est pas vénale, plutôt abondamment veinée, ce qui améliore l’intervention au-dessus de tout espoir.<br />
...<br />
Suspense.<br />
... <br />
Hier, portant à ses lèvres un divin breuvage rouge, Bobonne n’a pas vu l’insecte s’y noyant.<br />
Pan, aiguillon dans la lèvre supérieure !<br />
Bobonne a été allergique mais <a href="http://accessit.be/index.php?post/Antisp%C3%A9cisme">désensibilisée avec succès</a>.<br />
"Volle gaz"* à la pharmacie pour un antihistaminique puissant, avec déjà une lèvre rougissante.<br />
Retour, repos pour ne pas exciter les agents inflammatoires.<br />
Assez vite la situation dégénère, mais je respire toujours bien.<br />
ALLOOOO, docteur ?<br />
Le temps qu’il me trouve un créneau pour me recevoir, une heure s’est passée, je me confonds avec Elephant Man, pour le visage seulement, heureusement si j’ose dire !<br />
Horreur, malheur, la salsa du démon !<br />
Intraveineuse et appel de la stagiaire pour voir l’affaire !<br />
Passage obligé à la pharmacie où malgré son habitude la pharmacienne a du mal, je cite : houlala, j’ai déjà peur des guêpes mais là ...<br />
Bref, vous avez compris !<br />
Aujourd’hui je n’ai plus que la tête d’une botoxée un peu de partout, joues replètes mais bajoues aussi, (presque) plus une ride vu que tout s’est bien réparti (rires, enfin rictus).<br />
Mais une botoxée sans lifting, c’est pas si beau !<br />
Il faut que je trouve la méthode pour remonter les peaux naturellement maintenant !</p>
<p>Je publierai mes photos après injection mais avant guérison sous les messages des contacts qui likeront AVEC des encouragements, des gentils, des sincères, un apitoiement dithyrambique sera apprécié (sourire à grosses lèvres). <br /></p>
<p>Signé : Coin coin !</p>
<pre>* volle gaz ou gas ou volle petrol (Bxl) : à toute berzingue (du picard berzingue, ivre) , à toute allure mais vraiment vite hein, à plein gaz quoi !</pre>Saison 3.11 : Jardin d'Édenurn:md5:c17a6af61d5d3951c6176d4bcb7f939c2019-08-14T10:07:00+02:002019-08-15T09:31:59+02:00dTbBobonne consomme<p><a href="http://accessit.be/public/jardin-terrasse.jpg" title="jardin-terrasse.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.jardin-terrasse_m.jpg" alt="jardin-terrasse.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="jardin-terrasse.jpg, août 2019" /></a>Le premier végétal que j’ai vu germer, j’étais en maternelle, très enthousiasmée par cette opération fascinante pour de jeunes enfants.<br />
Quelle merveille que ce simple pépin de pomme qui se contente d’un peu d’eau, brave le coton, dresse fièrement son gland au bout de cette petite tige fragile, espérant un substrat plus costaud pour enfin lancer des racines et un tronc fibreux et prometteur de récoltes infinies au travers de bourgeons et fruits volontaires !</p>
<p>Oui, la grandiloquence ne m’ étouffe pas  !<br />
<br />
J’ai eu de la chance, je jouissais d’un grand jardin pour une surface citadine.</p> <p>Mon père s’estimant jardinier (du weekend), nous avait réservé un gros mètre carré chacune pour exprimer tout notre art agricole. Ma sœur et moi soignions consciencieusement donc muguets, tagètes achetées le dimanche sur la Batte de Liège et autres essais de plantation. De mon côté j’avais un intérêt élargi pour l’entretien des sentiers bordés de briques et des coins de pelouse, tondue manuellement à l’anglaise, garnis de rosiers. J’aimais ces implantations géométriques rigoureuses probablement mises en place par mon arrière-grand-père.</p>
<p>Observer les fourmis, grattouiller la terre, sentir l’humus, voir ces petites pousses persévérantes qui allaient parfois devenir des arbres, était vraiment une activité que j’adorais dans ce bon vieux temps où les occupations enfantines disponibles semblent actuellement désuètes. J’en rentrais "neûre come gayète" * constatait ma mère mais complètement détendue.</p>
<p>Ce jardin était mon terrain de jeu, mon plaisir, mon Éden.</p>
<p>On n’y cultivait rien au sol puisque mes grands-parents maternels nous approvisionnaient chaque dimanche de produits bio ( <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/01/31/Semaine-S-39-%3A-Bio">"Le vrai bio des années d’or"</a>).<br />
J’aimais grimper dans le cognassier, mon nid-de-pie réservé, puis faire des gelées des coings veloutés avec l’étamine tendue entre deux chaises, tailler arc et flèches dans les noisetiers, et monter sur la butte de débris végétaux presque centenaire pour dire bonjour à mon jeune voisin Carmelo qui se mourrait d’ennui dans l’étroitesse de sa petite cour cernée de hauts murs typiquement urbains.</p>
<p>Autant dire que dès l’acquisition d’une propriété champêtre, dans ma trentaine hyperactive - je ne sais pas comment à cet âge et pour 25 ans encore, on peut faire tant de choses sur une journée - j’ai vaillamment bêché et soigné un petit lopin bien exposé arraché à une pelouse qui accueillait chiens et footballeurs avec une belle résistance.</p>
<p>Mon travail jardinier fut rapidement payant ; radis, salades, carottes, herbes aromatiques, mon objectif primaire, récompensèrent mes efforts somme toute assez mesurés.<br />
Je m’essayai aux tomates avec tuteurs en branches de noisetiers tendues de film plastique translucide, grande réussite quantitative, moyenne gustative, trop d’arrosage sans doute. La collecte abondante mise en cave entre papiers journaux finit malheureusement en compost.</p>
<p>Eh puis, comme j’en parlais dans le susdit billet, mon bel enthousiasme fut progressivement altéré par des destructions massives de gastéropodes affamés malgré toutes les protections et défenses organisées.<br />
Finis persil, salades et cucurbitacées.<br />
Bouffés à chaque tentative désespérée.<br />
Je croyais et disais que j’aimais jardiner, et puis finalement...<br />
Bêcher, retourner, protéger, désherber.<br />
Pour résultat zéro.<br />
Mon dos n’aimait plus non plus.<br /></p>
<p>Abandon.</p>
<p>Sauf que non.</p>
<p>La menthe, la rue, la marjolaine, la ciboulette, le céleri perpétuel et l’ail des ours ainsi que les orties ne me tenant pas rigueur de ma lâcheté, je continuai à avoir un lien ténu avec l’activité d’autant que patates et courges émergeaient spontanément du compost !</p>
<p>Tout proliférait sans aucun effort mais ça ne nourrissait pas sa Bobonne!</p>
<p>Les expériences d’achat à la ferme ayant moyennement convaincu, genre, c’est bio donc c’est pourri en deux jours voire à l’achat, je continuai à m’intéresser et à lire sur le sujet par projection masochiste sans doute !</p>
<p>Voilà qu’il ne faut plus retourner la terre ni arracher les mauvaises herbes, pardon, les adventices, ne plus mettre en lignes mais mélanger ces plantes (ça je savais) dans un joyeux fouillis (ça c’est nouveau) productif émergeant d’un paillis multicouche.</p>
<p>LA permaculture.</p>
<p>Le Graal, la potentialité de la réussite totale du jardinier amateur mais volontaire.</p>
<p>Tous leurs aficionados l’ont bien compris et les plus entreprenants en profitent pour te donner moult conseils gratuits basiques pour mieux vendre leurs stages hors de prix.<br />
Et ça m’énerve !</p>
<p>Au secours du troisième âge, baby-boom aidant, les potagers sur table et autres carrés surélevés sont désormais pléthore dans tous les bricos sauvant de l’immobilité aggravante les dos accablés d’arthrose ou de hernies discales.</p>
<p>Pas certaine que ces produits bon marché durent des années.</p>
<p>Dans un ultime effort pour pratiquer une culture de proximité Bobonne a eu l’idée de recycler les "tines" ** de sa jeunesse (regardez-les comme une relique de sainte Bobonne qui y fut baignée sur la table en Formica de sa grand-mère devant Luc Beyer***).</p>
<p>Dans un baroud d’honneur, Néo Bobonne a carrément acheté des graines sur papier dans un magasin dont on ne peut pas dire le nom comme celui du méchant dans Harry Potter.<br />
Terreau de pépinière par contre, un peu de compost maison qui, paraît-il, n’est pas si bon car transmet les pesticides des produits non bio que Bobonne n’hésite pas à acheter, et le miracle fut !<br />
Alors que sa moitié se vautrait lamentablement dans la plantation de papiers-semences de fleurs, aucun escargot ou limace n’ayant eu le courage d’escalader trois mètres de façade, Bobonne pouvait fièrement le narguer avec ses bassines prolifiques !</p>
<p>De la bassine de compost, destinée aux repiquage d’estragon, piments et autres achetés pour cuisiner, a de plus surgi une cucurbitacée volontaire qui agrémente joliment la pierre calcaire.</p>
<p>C’est tellement beau que jusqu’à la brune, un verre de vin à la main, je regarde pousser les salades !</p>
<p>Sans oser les manger !</p>
<pre>* Noire comme un morceau de charbon, wallon.
** Une <strong>tine</strong> étant, dans la région liégeoise en tout cas, une bassine en zinc, souvent utilisée pour la lessive.
*** Attention, ici pas de harcèlement sexuel ni de voyeurisme pédophile, il s'agit de Luc Beyer de Ryke journaliste qui a présenté le JT pendant 18 ans, entre 1961 et 1979 !</pre>Saison 3.10 : Cruelles séparations !urn:md5:f4ff04fbd408efffdad4d29dfa308e4d2019-05-18T18:18:00+02:002019-05-21T08:29:37+02:00dTbBobonne ronchonne<p><a href="http://accessit.be/public/heritage.JPG" title="heritage.JPG"><img src="http://accessit.be/public/.heritage_m.jpg" alt="heritage.JPG" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="heritage.JPG, mai 2019" /></a>Non, je ne parlerai pas des amours mortes.<br />
Quoique.<br />
Il y a un an, nous en étions au <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/09/06/Semaine-S-6-%3A-Le-grand-d%C3%A9m%C3%A9nagement">déménagement</a> de quelques gros meubles...bien entendu le contenu dut suivre et je fis de nouveau appel à Jeunado et Grantado mais au gré des disponibilités, deux autres Djeunitos, Gamin de passage, ainsi que Fifille et Sonmec, miraculeusement disponibles, furent sollicités.<br />
Bobonne préparant les caisses.<br />
Et affrontant des choix cornéliens.<br /></p> <p>Jeter toutes les cassettes VHS laborieusement enregistrées maison fut assez facile sauf le côté anti-écolo, mais blocage sur les pré-enregistrées, essentiellement des Walt Disney. C’est stupide, même les DVD devraient censément passer à la trappe. <br />
Et ce gros ampli cinéma surround hérité de neveux voyageurs qui a pris la poussière pendant 15 ans sans pouvoir être réanimé : au container avec les vieux lecteurs DVD et VHS "à dépanner".<br />
Douce utopie de réparer les machines de nos jours puisque des nouvelles sont souvent moins chères et plus performantes.<br />
Jusque là c’est dur mais immédiatement suivi d’un soulagement qui aurait pu être depuis longtemps ressenti !<br />
Les CDI suivent le même chemin sans trop de douleur, même les pédagogiques, tu penses, avant que j’aie des petits enfants nécessitant des jeux éducatifs ce sera par transmission de pensée ou puce inoculée que les problèmes d’apprentissage seront réglés !<br /></p>
<p>Mais les vinyles et les CD : JAMAIS !<br />
Et je m’en fous qu’on trouve tout en streaming sur le net !<br />
Bobonne a l’âge où on aime encore caresser l’objet et caresser tout court d’ailleurs.<br /></p>
<p>Le bureau, l’antre de Bobonne où tel un écureuil consciencieux elle a emmagasiné tout son passé matériel et pas seulement professionnel est une autre paire de manches.<br />
Après triage consciencieux de leur contenu papier, les classeurs publicitaires d’architecture apprennent le vol plané bruyant de l’étage à la remorque en contrebas, plus nécessaires ; les fabricants ont mis des années avant de fournir leur documentation numérisée ou publier site web mais continuent à claquer des fortunes pour des catalogues qui terminent à la poubelle dès (ma) réception.<br />
Mais dans le rayonnage en-dessous, me narguent de leur PVC noir, dûment nommés en lettrage maison design, les classeurs renfermant mes cours ...<br />
Je sais que je ne les ouvre plus depuis des années encore moins depuis que la toile répond à toutes mes questions en quelques clics.<br />
Mais dedans, cinq années d’annotations consciencieuses avec petits dessins en marge ainsi que de photocopies de notes encore plus méticuleuses ; nous devons tout.e.s plus ou moins à la plupart des filles (rarement aux garçons), sauf moi, et à notre consœur Huguette bien nommée Dumalin en particulier, notre réussite !<br />
Que ferais-je encore de ces exercices de stabilité dont je n’ai guère gardé que l’intuition et la prudence de m’adresser à des ingénieurs le cas échéant ?<br />
De ces cours de droit et de déontologie qui ont évolué ?<br />
Tout ce qui est techniques spéciales et isolation est obsolète ; le cours de construction, je l’ai toujours en tête et j’ai ma <a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/04/10/Architecte">bible datant de 1895</a> !<br />
Et c’est parti pour un nouvel apprentissage de chute libre pour les uns et un empilage dans la caisse à papiers pour les autres.<br /></p>
<p>C’est quand même dur.<br /></p>
<p>Dans un ultime effort obligatoire de vider les lieux totalement (ce mot fait peur et rime trop avec néant), l’équipe a tout fourgué dans « l’atelier » rebaptisé par un petit perspicace « la brocante » puisqu’y sont déjà emmagasinés pêle-mêle, mobilier et objets hérités des tante, pères et mères dont Fifille, encore plus conservatrice que Bobonne, n’envisage pas la séparation.<br /></p>
<p>Mais il va falloir y passer.<br /></p>
<p>Donner des meubles à des gens qui en ont besoin, en vendre, facile. Les garnitures de cheminée en bronze ou régule, les canapés volumineux de style ou sans qualité design, les objets et divers bibelots, les livres qui n’intéressent personne, les piles de dictionnaires, d’annuaires et de guides de voyage désuets, les peintures anciennes démodées ou les cadres de gravures diverses, les cartes d’identité et passeports qui trahissent le vieillissement progressif, qu’en faire ?<br />
Trier les coffrets remplis de photos centenaires, reconnaître les ancêtres ou pas.<br /></p>
<p>Ça se complique.<br /></p>
<p>Faire des tas pour donner aux cousin.e.s dont certain.e.s n’ont jamais vu ces trésors familiaux, se plonger dans les réminiscences enfantines de fin de siècle !<br />
Revoir tous ces morts, décédés trop jeunes pour certains, encore ouverts à la vie.<br />
Comment arriver à se débarrasser des albums photos de leurs vacances, des petits souvenirs de touriste ? Des lieux, des sourires, une joie d’être en vacances mais on ne peut tout garder, déjà les nôtres prennent de la place.<br /></p>
<p>Jeter une vie dans un gros conteneur noir, c’est un deuxième enterrement.<br /></p>
<p>Là où ça se corse vraiment c’est quand tu ouvres une boîte à cigares remplies de missives ou qu’une lettre manifestement maintes fois relue s’échappe d’un livre. Déjà, ça n’accélère pas le travail mais en plus tu rentres dans l’intimité profonde du décédé.<br />
Des <a href="http://accessit.be/index.php?post/annee-2018">cartes postales</a> que s’échangèrent des enfants, c’est mignon, celles de vacanciers, ça fait rêver, celles d’amoureux, la <a href="http://accessit.be/index.php?post/grands-peres-guerre-14-18">correspondance d’un fils à la guerre</a> à ses parents décrivant son quotidien, c’est émouvant mais quand tu déplies ces papiers soigneusement rangés couverts d’une belle écriture à la mise en forme obsolète, tu exhumes parfois des secrets.<br /></p>
<p>La correspondance soutenue d’un adolescent avec son maître à penser jésuite…<br />
La correspondance enflammée de deux amants, brouillon d’un.e émetteur.e, réponse de l’autre.<br />
Des photos de virées secrètes manigancées avec soin.<br />
Des lettres de reproches.<br />
Et le pire, un dossier divorce avec toutes ses avanies étalées sans vergogne.<br /></p>
<p>Il faut quand même s’accrocher.<br />
...</p>
<p>Depuis un peu plus d’un an, Bobonne est devenue fan de l’émission « Affaire conclue »*, outre son goût pour la brocante et les antiquités, elle scrute chaque objet pouvant ressembler de près si possible à ce qui reste planqué dans les greniers attendant une vie meilleure que prendre la poussière. <br />
Elle a pris les devants et raconté (presque toute) la sienne sur la toile qui, paraît-il, ne perd rien, elle.<br /></p>
<p>Bobonne, qui n’a désormais plus de génération au-dessus d’elle, n’oublie pas non plus.<br />
<br /></p>
<pre>* <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ZRF8qIotldQ">Bobonne, aidée de sa plus jeune cousine, transportant pour la faire estimer au prime de Cheverny, une peinture qui lui a toujours fait peur petite, on les voit dans les dernières secondes ...</a></pre>Saison 3.9 : Victoire ! Chapitre 3urn:md5:c501a49f0da0a0986fb56b78b8a80b1d2019-05-05T12:45:00+02:002019-05-06T07:59:29+02:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/victoire-3.png" title="victoire-3.png"><img src="http://accessit.be/public/.victoire-3_m.png" alt="victoire-3.png" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="victoire-3.png, mai 2019" /></a>Elle avait les mains moites et détestait ça, il fallait quand même bien qu’elle le leur dise.<br />
Depuis toujours il fallait qu’elle leur avoue, enfin, depuis tellement longtemps elle savait qu’elle devrait leur parler.<br />
Elle était certaine que ça allait mal se passer, elle avait préparé sa valise et trouvé un endroit où on l’accueillerait, « au cas où... », fort probable ; un bagage pas trop grand renfermant ses trésors, tant pis, le reste ils en feraient ce qu’ils voudraient !<br /></p> <p>Elle avait quand même donné quelques consignes absconses à sa sœur aînée qui n’ayant bien évidemment rien compris, avait dit oui pour se replonger aussi vite dans le mètre cube de syllabi de candi véto que la première session n’avait pas suffi à lui faire ingurgiter.<br />
- Oui ok, tu te casses, je garde un œil sur tes brols, bonnes vacances.<br />
Sympa la frangine.<br />
Son père n’avait rien des babas cool soixante-huitards ni des hippies des seventies, bien coincé le gaillard, c’était même à se demander ce que sa mère lui avait trouvé, au minimum quatre fois. Elle n’aimait pas du tout se les imaginer à l’œuvre.<br />
Rigide le vieux, enfin... Bon, allez, courage, on ne sait jamais.<br />
Elle n’y était pas allée de main morte, sa plus belle robe et ses escarpins favoris, elle s’était malgré tout contentée d’un soupçon de maquillage qui lui donnait confiance.<br />
C’est vrai qu’elle aurait pu s’abstenir.<br />
Le rendez-vous était pris avec ses géniteurs, elle ne reculerait pas.<br />
La gueulante fut mémorable.<br />
No way.<br />
Elle partit donc.<br />
…</p>
<p>- On se connaît, non ?<br />
- Euh, non.<br />
Papillons.<br />
- Mais si, je n’oublie pas les visages.<br />
Les culs non plus, je parie, se dit-elle pour se décontracter, elle aimait se faire rire intérieurement, en l’occurrence elle ne rigolait pas du tout.<br />
- Ah, ça arrive !<br />
- Mademoiselle, ou madame, vous me rappelez vraiment quelqu’un mais je ne sais pas qui.<br />
- Monsieur, c’est l’heure de pointe, je n’ai pas trop le temps, merci.<br />
Il s’en va, elle souffle.<br />
Chaud.<br />
Il se ravise, fait demi-tour.<br />
- Bon, je me suis trompé, mais peut-on prendre un verre après nos services ?<br />
Prise de court, elle bafouille un oui.<br />
…</p>
<p>Elle n’en menait pas large, le bruit des roulettes de sa valise sur le trottoir lui semblait aussi assourdissant que les vociférations de son père quelques minutes auparavant ; le mascara bon marché acheté en cachette ne résistait pas aux larmes. En plus, même si elle s’était maintes fois entraînée en cachette, la marche en hauts talons sur les pavés arrondis n’était pas une sinécure.<br />
Elle l’avait décidé, dit et fait, très bien, mais elle était bien dans la mouise. Son pécule de job d’étudiant ne tiendrait pas longtemps et vu ses projets, il allait falloir en trouver un fissa.<br />
Un abonnement téléphonique minimum, internet en cybercafé, le Forem et la maison d’accueil, des atouts bien dérisoires.<br />
Mais il y avait aussi sa marraine. Pourquoi ne pas tout lui raconter ? Rien à perdre.<br />
Elle l’accueillit comme toujours avec un reste de frigo sous aluminium, un apéro au choix et même des cigarettes sur un plateau, elle recevait à l’ancienne.<br />
- Mais Vic, tu as l’air tout chose !<br />
Un grand flot, tout dire, tout.<br />
Tante Béa, jamais de jugement, toujours de la compréhension.<br />
- Ce n’est pas grave, conclut-elle en rallumant une énième cigarette, il faut vivre comme on le sent, sinon on meurt de l’intérieur. Je déplie le canapé ?<br />
…</p>
<p>Elle croyait filer en douce, mais il l’attend à la barrière, seule sortie.<br />
- On va au café d’en face ?<br />
Mais pourquoi le suit-elle ?<br />
Un jus de tomate, un coca.<br />
Un signe, toujours ces deux couleurs.<br />
Bon sang, comme la trentaine lui va bien, toujours sapé comme un prince, tant de questions lui brûlent les lèvres envie de tout raconter mais elle ne se résigne pas à lâcher le morceau.<br />
Merde, il a une alliance.<br />
- Alors belle demoiselle, où vous ai-je rencontré ?<br />
- J’ai certainement un sosie ! Mais vous n’allez pas m’interroger comme ça longtemps ? Dites-moi plutôt quelle maladie vous amène dans cet hôpital ?<br />
- Haha, je suis de l’autre côté, celui qui soigne... les femmes !<br />
- Gynéco ? dit-elle d’un air faussement étonné. Vous n’en voyez pas assez pour encore en draguer en dehors ? ironise-t-elle avec un regard appuyé sur sa main gauche.<br />
Il ignore l’allusion et ajoute :<br />
- Ah, quand même un sourire ! Qui me rappelle encore plus quelqu’un.<br />
…</p>
<p>En tant qu’assistante sociale, tante Béa avait des facilités pour résoudre les cas soc’ comme elle en riait avec tendresse, le challenge lui plaisait en plus car elle considérait Vic comme l’enfant qu’elle n’avait jamais eu.
Malgré le vieux PC équipé du poussif Windows 98 à la connexion aléatoire, elles se plongèrent dans les méandres d’internet pour avoir le plus de renseignements possibles. Les choses avaient bien évolué depuis le nouveau millénaire, on trouvait même quelques blogs sur le sujet généralement bien étayés.<br />
Leurs histoires, c’était son histoire.<br />
Ça lui faisait un bien fou de se rendre compte qu’elle n’était pas la seule.
Surtout, elle réalisait le parcours du combattant qui l’attendait.<br />
- On ne va pas se laisser abattre pour si peu, je vais m’occuper de toi comme si je t’avais faite et tant pis pour mon connard de frère ! s’enthousiasma Béatrice, mais préviens ta mère d’où tu es quand même.<br />
- Mouais, elle ne m’a pas fort défendue.<br />
- Il faut la comprendre aussi, c’est quand même un choc, elle t’aime, même ton père t’aime mais il ne le sait pas, il n’a jamais appris, papa n’a jamais été tendre avec nous. Bon, on prend les rendez-vous ?<br />
Victoire passa sa première soirée détendue depuis longtemps, en robe de nuit et mules fuchsia à se limer les ongles, les pieds sur les genoux de sa tante en regardant <em>Thelma et Louise</em>, leur film préféré.<br />
- On va encore pleurer à la fin ma chérie ! s’exclama la tante.<br />
Elle fondit en larmes, première fois qu’on l’appelait comme ça.<br />
…</p>
<p>Vite rentrer à l’appart, vite sortir la seule photo de classe sauvée de sa rage destructrice, elle ne voulait plus se voir avant, ni voir sa famille qui ne l’avait pas soutenue. Ils se croisaient aux enterrements, sa mère lui lançant désespérément des regards suppliants.<br />
C’était sa vie d’avant.<br />
D’avant sa naissance.<br />
Un deuil à faire, et c’était fait.<br /></p>
<p>Sur l’épreuve de mauvaise qualité, elle contemple Paul, la dépassant d’une tête, aussi blond et souriant qu’elle brune et maussade.<br />
Regrets désuets, de toute façon, il est marié.<br /></p>
<p>Coup de sonnette, elle n’attend personne.<br />
- C’est moi !<br />
Paul ! Il a dû la suivre. Elle actionne l’ouverture, advienne que pourra.<br />
Il s’encadre dans la porte, lève fièrement un pack de bières.<br />
- Une petite Heineken, Victor ?<br /></p>
<p><em>Girls don’t cry.</em><br /></p>
<p><a href="http://accessit.be/index.php?post/Victoire"><Chapitre 1</a>
<a href="http://accessit.be/index.php?post/Victoire-2"><Chapitre 2</a></p>
<pre>A suivre si vous le plébiscitez !</pre>Saison 3.8 : Victoire ! Chapitre 2urn:md5:c5b0c19fbc82416d1d83a87aab98121a2019-04-21T11:00:00+02:002019-05-05T17:23:27+02:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/louboutin.jpg" title="wxcvw"><img src="http://accessit.be/public/.louboutin_m.jpg" alt="wxcvw" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="louboutin.jpg, avr. 2019" /></a> Elle ouvre la porte de son appartement fébrilement, impatiente de se retrouver seule.<br />
Quelle journée ! Le revoir l’a vraiment chamboulée.<br />
Son premier chagrin d’amour, l’unique amour peut-être.<br />
Un seul remède, danser.<br />
Elle se frichtouille en vitesse un poulet riz curry et sert un petit verre de Sancerre rouge, son péché mignon avec le Pinot noir.<br />
Sa vie est marquée de ces deux couleurs ; le sang et le deuil.<br />
Une fois le souper englouti sans faim, elle ôte rapidement son <em>uniforme de travail</em> comme elle aime le préciser, pour sa tenue favorite, celle qui lui fait du bien.<br />
Elle tient dans son <em>armoire sexy</em>, des bas résilles, une mini-jupe en cuir noir, un t-shirt moulé échancré noir qu’elle habille d’un petit perfecto rouge.<br />
De grands anneaux aux oreilles, une retouche de maquillage et elle sort la pièce maîtresse de son attirail, la boîte en carton kraft ne paie pas de mine mais dedans, un sac rouge renferme son plus beau trésor qu’elle extirpe avec dévotion.<br />
Elle enfile ses Louboutin comme un acte sexuel.<br />
Un dernier coup d’œil satisfait au miroir de la garde-robe, elle dépose son Iphone sur sa base, choisit sa playlist favorite.<br />
Celle de cette nuit-là.<br /></p> <p>…<br /></p>
<p>Ce n’était pas convenable mais qu’est-ce qu’elle aimait ça ! Jamais, mais vraiment jamais, elle n’aurait imaginé que Paul la drague et encore moins l’embrasse ! Il avait bien caché son jeu en s’exhibant avec les bombasses du lycée dont il lui vantait toutes les qualités, ce qui l’énervait prodigieusement. Invariablement, elle lui lançait :<br />
- Fais-la toi et fous-moi la paix !<br />
Il rigolait bêtement avec chaque fois un regard bizarre.<br />
Le morceau suivant était lui aussi comme prédestiné.<br />
<strong>Like a virgin</strong>, clip projeté sur le mur, très à propos tourné sur les canaux de Venise en plus !<br />
Il l’emmena dans un rock-slow-tango, un pur amalgame extraverti clairement prétexte au rapprochement.<br />
<em>N’entends-tu pas mon cœur battre</em><br />
<em>Pour la toute première fois ?</em><br />
L’ambiance, les gens autour, tout la gênait, mais la pulsion rythmique du morceau n’avait d’égale que celle de son cœur qui battait très littéralement la chamade en écho.<br />
A chaque renversé, il lui volait un baiser, l’air de plus en plus coquin.<br />
Décharges électriques.<br />
Malgré sa coupe bouclée identique à celle de Madonna vingt ans auparavant mais en noir, elle était fringuée comme un mec, elle pensait bêtement qu’on ne voyait qu’eux, or, personne ne les remarquait, vraiment, elle débloquait.<br />
- On s’en va !<br />
- Quoi Vic, je sens bien que tu aimes ça, où est le problème ?<br />
- Qu’est-ce qui te prend ? On se casse !<br />
Exécution, on lui résistait rarement en fait.<br />
Heureusement, ils étaient six dans la chambre, aidés par les abus, les autres dormaient déjà. Il essaya un dernier baiser, une main sur sa taille ; elle s’esquiva.<br />
…<br /></p>
<p><strong>Like a virgin…</strong><br />
De suite le rythme lui prodigue un stimulus quasi extatique, cette fois elle n’est plus en jean et baskets. Les 15 centimètres de talon permettent des déhanchés de ouf. Les bras en l’air, la bouche en cœur, le bassin mobile, elle s’éclate.
Elle prend des poses lascives, se vautre sur le canapé à défaut de gondole ou de table nappée, elle exagère.<br />
Chaque phrase est un écho à sa vie, pas une à jeter.<br />
<em>Oui tu m’as fait ressentir</em><br />
<em>Que je n’avais plus rien à cacher</em><br />
Encore quelques morceaux et en nage, elle commence avec regret son strip-tease en solitaire rangeant précautionneusement chaque élément de sa panoplie pour la remplacer par une nuisette rouge, évidemment. La paire de chaussures à la semelle écarlate, le premier cadeau qu’elle s’est fait pour fêter sa nouvelle vie, est remballée soigneusement.<br />
Impossible de dormir, cette année charnière lui revient en tête, comme une obsession...<br />
...<br /></p>
<p>Mais quelle conne ! Pourquoi l’a-t-elle ignoré dès la rentrée du dernier trimestre ?<br />
Il a bien essayé de lui parler dans les couloirs du Lycée, tenté SMS et MSN, elle le fuyait malgré son air contrit.<br />
Heureusement, l’année scolaire se terminait, avec la bloque qu’on leur octroyait, ils ne se croiseraient plus beaucoup.<br />
Personne ne comprit ce qu’il s’était passé entre ces inséparables mais tous avaient d’autres chats à fouetter, réussir ses humanités, choisir la suite de ses études, obtenir le permis, passer les plus grandes vacances de sa vie, les objectifs ne manquaient pas.<br />
Mais le sien était subitement devenu tout autre.<br />
Paul était de toute façon parti en année sabbatique en Espagne, elle était tranquille de ce côté-là.<br />
Il restait à parler à ses parents, et là, ça semblait encore plus insurmontable que de couper les ponts avec son meilleur ami.<br />
…<br /></p>
<p>Elle se tourne et retourne, les mêmes rêves, toujours. <br />
Elle joue à la poupée avec ses sœurs, la sienne devient géante et lui fait pipi dessus de son trou asexué.<br />
- Haha, il lui manque un zizi ! Se moque son frère.<br />
Paul resurgit, nu à côté d’elle dans le lit, il la regarde avec convoitise, elle hésite puis un malabar au crâne rasé arrive et l’arrache du lit.<br />
- Tu ne peux pas, ce n’est pas permis, c’est dégoûtant !<br />
Elle danse en robe vaporeuse et son père la frappe, sa mère accourt pour la consoler.<br />
On s’approche d’elle avec un cutter, elle crève de peur puis finalement la douleur lui fait du bien.<br /></p>
<p>C’est tellement réel qu’elle se réveille et se met la main sur le pubis comme pour s’assurer que tout est bien sauf.<br />
C’est foutu, elle ne s’endormira plus, tant mieux, elle fait le <em>tôt</em> de toute façon.<br />
S’il revenait ?<br />
Croquant son toast au gouda, entre deux lampées de thé noir, elle tape son nom sur Google, elle n’avait jamais osé le faire, eh merde, il est gynécologue en plus ! Nouvellement engagé pour renforcer l’équipe, le connaissant, il ne doit pas y avoir très longtemps qu’il a son diplôme, un peu trop fêtard pour faire 11 années d’études en une traite !<br />
Anticipant une nouvelle rencontre, elle chausse ses lunettes aux verres clairs, superficiellement achetées pour se donner un genre à l’occasion, elle espère qu’elles feront l’effet Clark Kent, qu’il ne la reconnaîtra pas, sa bêtise la fait sourire malgré son stress.<br />
Sans conviction, elle repart dans sa routine matinale, journée pourrie en perspective.<br />
Elle tient la caisse et bingo, une urgence sans doute, il se dresse devant le comptoir avec son air nonchalant, mais cette fois, tout en extirpant son portable de la poche, il la regarde, plus qu’un peu, d’un air étonné.<br />
- On se connaît, non ?<br /></p>
<p><em>Can’t you hear my heart beat ?</em><br /></p>
<p>./.. A suivre</p>
<p><<a href="http://accessit.be/index.php?post/Victoire">Chapitre 1</a><br />
<a href="http://accessit.be/index.php?post/Victoire-3">Chapitre 3</a> ></p>
<pre><ins>Lyrics de Like a virgin, pour l'écouter et voir le clip officiel, c'est <a href="https://www.youtube.com/watch?v=s__rX_WL100" title="Like a virgin">ici</a>.</ins><br />
I made it through the wilderness / <em>J'ai réussi ma traversée du désert</em>
Somehow I made it through / <em>Je ne sais comment j'ai réussi</em>
Didn't know how lost I was / 'Je ne savais pas à quel point j'étais perdue''
Until I found you / <em>Jusqu'à ce que je te trouve</em>
I was beat, incomplete / <em>J'étais battue, incomplète</em>
I'd been had, I was sad and blue / <em>Je m'étais fait avoir, j'étais triste et déprimée</em>
But you made me feel / <em>Mais tu m'as fait me sentir</em>
Yeah, you made me feel / <em>Oui, tu m'as fait me sentir</em>
Shiny and new / <em>Brillante et nouvelle</em>
Like a virgin / <em>Comme une vierge</em>
Touched for the very first time / <em>Touchée pour la toute première fois</em>
Like a virgin / <em>Comme une vierge</em>
When your heart beats next to mine / <em>Quand ton cœur bat contre le mien</em>
Gonna give you all my love, boy / <em>Je vais te donner tout mon amour, mon garçon</em>
My fear is fading fast / <em>Ma peur s'estompe vite</em>
Been saving it all for you / <em>J'ai tout gardé pour toi</em>
Cause only love can last / <em>Car seul l'amour peut durer</em>
You're so fine and you're mine / <em>Tu es si bien et tu es à moi</em>
Make me strong / <em>Tu me rends forte</em>
Yeah, you make me bold / <em>Oui tu me rends audacieuse</em>
Oh your love thawed out / <em>Oh ton amour fait fondre</em>
Oh your love thawed out / <em>Oh ton amour fait fondre</em>
What was scared and cold / <em>Ce qui m'effrayait et me glaçait</em>
Like a virgin, hey / <em>Comme une vierge, hey</em>
Touched for the very first time / <em>Touchée pour la toute première fois</em>
Like a virgin / <em>Comme une vierge</em>
When your heart beats next to mine / <em>Quand ton cœur bat contre le mien</em>
Oooh, oooh, ooooh... / <em>Oooh, oooh, oooh</em>
You're so fine and you're mine / <em>Tu es si bien et tu es à moi</em>
I'll be yours 'till the end of time / <em>Je serai à toi jusqu'à la fin des temps</em>
Cause you made me feel / <em>Car tu m'as fait ressentir</em>
Yeah, you made me feel / <em>Oui tu m'as fait ressentir</em>
I've nothing to hide / <em>Que je n'avais plus rien à cacher</em>
Like a virgin, hey / <em>Comme une vierge, hey</em>
Touched for the very first time / <em>Touchée pour la toute première fois</em>
Like a virgin / <em>Comme une vierge</em>
When your heart beats next to mine / <em>Quand ton cœur bat contre le mien</em>
Like a virgin, ooh, ooh / <em>Comme une vierge oooh oooh</em>
Like a virgin / <em>Comme une vierge</em>
Feels so good inside / <em>Qui se sent si bien à l'intérieur</em>
When you hold me / <em>Quand tu m'enlaces</em>
And your heart beats / <em>Et que ton coeur bat</em>
And you love me / <em>Et que tu m'aimes</em>
Oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh / <em>Oh oh oh oh oh oh oh oh oh</em>
Ooh, baby / <em>Ooh bébé</em>
Can't you hear my heart beat / <em>N'entends-tu pas mon coeur battre</em>
For the very first time ? / <em>Pour la toute première fois</em></pre>Saison 3.7 : Victoire ! Chapitre 1urn:md5:083e93297adf1a9139a7ccd1b6862e0b2019-04-07T09:04:00+02:002019-04-21T09:36:19+02:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/victoire.jpg" title="victoire.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.victoire_m.jpg" alt="victoire.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="victoire.jpg, avr. 2019" /></a>Elle adore cette mode renaissante des yeux de biche façon sixties.<br />
Elle écarquille l’œil, arrondit sa bouche comme un poisson étonné et d’un geste assez sûr trace la virgule de son eyeliner, faire le symétrique ne pose pas de problème, tant elle s’est entraînée avant même d’avoir l’âge de pouvoir le faire. Ensuite, elle redessine sa bouche au crayon puis applique le rouge à lèvres carmin en touche finale.<br />
Elle contemple son œuvre mais repère, comme d’habitude, quelques poils rebelles qu’elle extirpe prestement tout en pestant sur ces techniques d’épilation soi-disant définitives.<br />
Elle recule d’un pas, se met de profil, son ventre musclé est bien plat surmonté de ses malheureusement trop petits bonnets B. Elle termine l’inspection par un coup d’œil ravi sur sa descente de reins qui s’orne depuis peu d’arabesques Art Nouveau lui ayant valu son lot de souffrances mais lui rajoutant la touche de féminité qui lui est essentielle.<br />
Les bas nylon n’étant pas conseillés les jours de travail, elle se résigne à porter un pantalon slim et des baskets compensées, c’est toujours avec le même dégoût qu’elle enfile le polo brodé du logo de l’enseigne de distribution. Même si le jaune est revenu à la mode, ces couleurs ne vont pas à son teint pâle, .<br /></p> <p>...<br />
<br />
A l’entrée de l’hôpital, malgré la pénombre, le gardien la salue d’un grand sourire.<br />
Elle a hâte que les longues journées reviennent, c’est quand même plus gai de se lever à 4 heures du matin au son des gazouillis aviaires !<br />
Pas de souci pour se garer pratiquement en face de la supérette qu’elle gère avec plaisir depuis déjà cinq ans.<br />
Après avoir tapé le code, avant même d’enlever sa doudoune, elle allume le four puis relève les stores devant les comptoirs frais ouverts.<br />
Petit passage au bureau pour allumer le PC et les néons s’alternant comme des tirets le long des rayons.<br />
Vite, aller chercher quelques boîtes de couques et baguettes précuites dans la chambre froide et, de ses ongles parfaitement manucurés également rouge vif, les aligner sur les grilles avec le plus de rentabilité possible en attendant le préchauffage.<br />
Le reste s’enchaîne dans un rythme soutenu.<br />
Arrivée de son employée.<br />
Ouvrir au livreur de boulangerie fraîche puis à celui du sec.<br />
Rangement dans les paniers et enfournage des croissants.<br />
Il faut déjà commencer les sandwiches, elle déteste et se déleste sur Lisa, après tout, c’est la gérante qui décide !<br />
Scanner les rayons presque vides, faire les commandes avec ce … de logiciel qui fonctionne une fois sur deux mais elle préfère encore ça aux cuillerées de mayonnaise à étaler !<br />
<br />
7 heures, ils sont déjà là agglutinés devant les portes vitrées, impatients et alléchés par la délicieuse odeur de viennoiseries qui se répand dans tout le hall du CHU.<br />
Tous vont prendre leur service et ont besoin de calories pour surmonter le stress.<br />
Les malades, c’est pour plus tard, enfin, presque tout de suite.<br /></p>
<p>Vers midi, arrivent les affamés qui n’ont pas voulu, surtout pu, préparer leur déjeuner.<br /></p>
<p>Elle les connaît tous, a un mot gentil pour chacun et là, entre les portes automatiques s’ouvrant presque théâtralement, apparaît un grand blond à la démarche chaloupée.<br /></p>
<p>Montée d’adrénaline.<br /></p>
<p>Coincée derrière sa caisse, il ne va pas la rater.<br />
Pourvu qu’il ne la reconnaisse pas !<br />
Heureusement, son bonjour est distrait, il regarde rapidement son smartphone puis le passe sur le terminal, son sachet de pains au chocolat dans l’autre main.<br /></p>
<p>Ouf !<br /></p>
<p>N’empêche, le revoir lui monte une bouffée de chaleur incontrôlable. <br /></p>
<p>...<br /></p>
<p>Pâques 2004, ils étaient en voyage de rhéto à Amsterdam.<br /></p>
<p>Toujours sur le même banc en cours, là sur la banquette fatiguée du car, ils aimaient s’amuser ensemble, ils avaient l’impression que personne ne les comprenaient, qu’ils étaient différents.<br /></p>
<p>Elle aimait lui dire que chez lui, c’était comme pour les crevettes, qu’il n’y avait que le corps de bon.<br /></p>
<p>Il aimait lui répondre d’arrêter de se dandiner avec des Converse, c’était anachronique.<br /></p>
<p>Ils se bidonnaient pour des riens.<br /></p>
<p>Les meilleurs amis du monde.<br /></p>
<p>Alors que la plupart étaient dans les coffeeshops à fumer ce qui leur était interdit chez eux, en compagnie de certains profs pas contraires pour le coup, ils s’étaient esquivés pour flâner dans les ruelles, non sans avoir dégusté un petit cake qui fait rire.<br />
Même au milieu des dealers, la Venise du nord semblait sans danger, sans doute grâce aux vélos, au clapotis rassurant des canaux et au reflet des réverbères sur les quais créant de petites touches lumineuses impressionnistes.<br />
Du Van Gogh.<br /></p>
<p>C’est là que Paul repéra un bar gay.<br /></p>
<p>- Chiche ! On y va ? s’enthousiasma-t-il.<br />
- Euh, il y a des filles ?<br />
- Tracasse ! Qu’est-ce que ça peut faire ?<br />
- Tu restes près de moi, hein ?<br />
- Je vais te couver Vic ! dit-il dans un gloussement gourmand.<br /></p>
<p>Ils avaient tous deux 18 ans depuis peu, enfin ils purent passer sans encombre l’étape du cerbère.<br /></p>
<p>Le lieu était résolument vintage, pénombre, lumières tamisées localisées, petites tables encadrées par des canapés orange dans les recoins, bar où, manifestement, tout le monde aimait porter le cuir.<br />
<em>Aventura</em> faisait balancer les couples avec son <strong><a href="https://www.youtube.com/watch?v=3Eul-QAtN6c">« Obsesión»</a></strong>" .<br />
- Ça commence bien ! lui souffla Paul qui avait choisi espagnol 3ème langue.<br />
Beaucoup d’hommes enlacés..<br />
Un regard circulaire pour repérer des femmes.<br />
Il y en avait mais elles dansaient ensemble également.<br />
Elle se sentait mal à l’aise, entre attirance et rejet.<br /></p>
<p>Paul revint avec deux Heineken, elle s’enfila une bonne lampée, en redressant le verre un peu vivement, la bière lui éclaboussa le nez.<br />
- Ça c’est du baptême ! rigola-t-il en posant la main sur son épaule.<br />
Frissons.<br />
Vint le quart d’heure nostalgie, le DJ déversa le meilleur de <em>Queen</em> en commençant par <strong><a href="https://www.youtube.com/watch?v=HaZpZQG2z10" hreflang="en" title="You're may best friend.">« You’re my best friend »</a></strong> *<br />
LE slow crapuleux !<br />
Paul ne put manifestement résister, avec cet air malicieux qui lui plissait les yeux, il la regarda, et de ses lèvres charnues si appétissantes, lui souffla :<br />
- On y va ?<br />
- T’es fou ?!<br />
- Personne ne nous connaît.<br />
Impossible de résister.<br />
Elle l’avait tant attendu ce collé-serré.<br />
Sous la boule à facettes.<br />
Une décharge électrique lui monta des pieds au cerveau, ses précédentes piteuses expériences n’avaient jamais produit cela.<br /></p>
<p>Ils mêlèrent leurs nuques et cheveux.<br /></p>
<p>Comme une découverte progressive, leurs lèvres suivirent le chemin pour se rencontrer.<br /></p>
<p>Elle sentit son sexe se durcir contre son ventre.<br /></p>
<p>Ce n’était pas convenable.<br />
<br />
<br />
<a href="http://accessit.be/index.php?post/Victoire-2">Chapitre 2</a> ></p>
<pre>* <a href="https://www.youtube.com/watch?v=HaZpZQG2z10">You're My Best Friend</a>
Ooh, you make me live
Whatever this world can give to me
It's you, you're all I see
Ooh, you make me live now honey
Ooh, you make me live
You're the best friend
That I ever had
I've been with you such a long time
You're my sunshine
And I want you to know
That my feelings are true
I really love you
You're my best friend
Ooh, you make me live
I've been wandering round
But I still come back to you
In rain or shine
You've stood by me girl
I'm happy at home (happy at home)
You're my best friend.
Ooh, you make me live
Whenever this world is cruel to me
I got you to help me forgive
Ooh, you make me live now honey
Ooh, you make me live
You're the first one
When things turn out bad
You know I'll never be lonely
You're my only one
And I love the things
I really love the things that you do
You're my best friend
Ooh, you make me live.
I'm happy, happy at home
You're my best friend
You're my best friend
Ooh, you make me live
You, you're my best friend.</pre>Saison 3.6 : Mobilité quand tu mobilisesurn:md5:58caec9fabe30852670ab60fe79938fc2019-02-17T12:47:00+01:002019-02-17T19:38:19+01:00dTbBobonne consomme<p><a href="http://accessit.be/public/tram-liege.jpg" title="tram-liege.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.tram-liege_m.jpg" alt="tram-liege.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="tram-liege.jpg, fév. 2019" /></a>Donc c’est fête, après des années de procédures, c’est fait ! Liège va s’équiper d’un tram, comme dans mon enfance et celle de ma grand-mère Marie, à son époque, peu de voitures, les piétons marchaient dans la rue.<br />
C’était gai de voir les étincelles crépitant sur les câbles qui zébraient les façades avec néanmoins un effet parallélogrammatique esthétique et interpellant ; vu d’un mètre vingt de haut on se demandait bien comment tous ces éléments pouvaient ne pas se détacher de leurs guides et suivre les tournants et divers reliefs !<br />
C’était encombrant et les entrepreneurs ne devaient par rigoler pour rénover une maison.<br />
Il fallait faire attention quand on traversait les rues, toujours pavées de surcroît, et surtout pour les vélos encore nombreux.<br />
Ça faisait "roumdoumdoum" avec un cliquetis caractéristique !<br />
Pratique, pas trop joli, efficace mais...<br />
Terminé le tram en 1968*.<br /></p> <p>Bienvenue aux bus, lourdingues, crachant leurs effluves pétrolières au nez des piétons, particulièrement les enfants, prenant beaucoup de places de parking et écrasant au passage les distraits beaucoup plus que leurs prédécesseurs qui, outre leur trajet défini et précis, carillonnaient joyeusement "je suis là".<br /></p>
<p>Pendant plusieurs années dans les rues mal entretenues, les rails perduraient englués dans l’asphalte ou les pavés subsistants et devenaient bien plus sournoisement dangereux.
Puis le tout à l’auto aplanit les artères à grands coups de macadam aux émanations estivales malodorantes.<br />
Les boulevards et les quais au lieu d’endroits de promenades appréciés devinrent des artères roulantes et bruyantes ; les rues, des parkings surchargés, jusqu’à ce qu’on les fasse payer au détriment d’un accès spontané.<br />
J’ai dû attendre au moins mes 15 ans pour être autorisée de rouler à vélo en ville tellement cela faisait peur à mes parents.<br />
Dans le même mouvement, les trains qui transportaient tout voyageur dans le plus petit village furent déclarés obsolètes.<br />
Fermeture des gares tertiaires voire secondaires.<br /></p>
<p>Mobilité verrouillée.<br />
Je vous passe les détails, on en parle assez.<br /></p>
<p>Eh voilà, 50 ans plus tard on se réveille (non sans avoir explosé la place St Lambert et détruit des espaces millénaires au profit d’entrées d’autoroute pénétrantes et de souterrains inutilisés) ! <br /></p>
<p>Quelle bonne idée, un nouveau tram qui traverse Liège pour remplacer la célèbre ligne de bus 4 qui joint Herstal à Seraing en suivant un trajet parallèle à la Meuse, forcément**!<br /></p>
<p>Eh bien Bobonne se demande pourquoi ne pas exploiter le fleuve, depuis peu parcouru d’une navette fluviale touristique, au succès grandissant, qui suit les mêmes sinuosités, à la manière des Vaporettos***? En plus, des navettes "RER" pourraient traverser la Wallonie sans embouteillage. J’ai l’impression que ça coûterait moins cher que les sites dédiés encombrant les voies terrestres.<br /></p>
<p>En même temps on rêve du "tout au vélo" surtout depuis l’arrivée moins fatigante des vélos électriques.<br />
Si on a les moyens.<br />
Pas que pour en acheter mais pour en <strong>r</strong>acheter à chaque vol !<br />
Outre des parkings sécurisés, il leur faudrait des puces GPS.<br />
Et de solides porte-bagages cadenassés.<br /></p>
<p>Il reste la balade campagnarde beaucoup moins dangereuse, enfin encore faut-il avoir les mollets pour rejoindre les faubourgs arborés ou le véhicule ad hoc puisque les trains et les bus n’acceptent pas (plus) si facilement les deux roues.<br /></p>
<p><strong>Vive le <a href="https://ravel.wallonie.be/home.html">RAVeL</a> !</strong><br />
Le Réseau Autonome des Voies Lentes a quand même utilisé tout le rail qui desservait nos campagnes et avait été abandonné au profit de la voiture.<br />
Parlons-en, les gares ferment, les postes et les banques de proximité ferment !<br />
Plus de ticket, plus de pipi, plus de renseignements, plus de cash (mais des amendes et/ou des frais), c’est faire un peu fi des babyboomers et leurs parents encore vivants qui ne manient pas le QR Code et autres joyeusetés informatico-mobilophoniques !<br />
<em>Qu’attend-on pour y faire rouler de minibus électriques qui permettraient à nouveau des circulations entre villages et un accès sans véhicule aux gares principales ?</em><br /></p>
<p>Mais en attendant, outre abandonner l’automobile, on conseille d’acheter et de manger local !<br />
Et j’y vais comment sans voiture dans mon désert avec mon cabas plein de bocaux réutilisables et de bouteilles consignées ?<br />
Premier arrêt de bus : à 2 km, genre un le matin, un le soir et qui met une heure pour faire 30 km.<br />
Trois gares pas forcément desservies par les susdits bus : entre 15 et 22 km.<br /></p>
<p>Pour être écolo-responsable, reste à retourner en ville et à squatter chez ma fille qui m’accueillera évidemment les bras ouverts, je sens qu’elle va me lire avec attention ! Ah non, merde, de toute façon, la rue est bien trop en pente pour une Bobonne dans 10 ans, déjà maintenant …<br /></p>
<p>Bon, j’ai fait mon deuil de la mobilité en campagne, déjà si celle des villes et banlieues était parfaite...<br /></p>
<p>Allez, la <em>Vague Verte</em> annoncée, essayez de faire moins de conneries que la dernière fois avec les panneaux solaires qui défigurent nos villages et ont fini par rendre presque tout le monde mécontent !<br /></p>
<p>La lutte pour le climat commence par la mobilité retrouvée avant toute chose en ne pénalisant pas mais en créant de vraies solutions.<br /></p>
<p>La gratuité des transports, non ! Leur efficacité, oui !</p>
<p>Présentez du concret réaliste et nuancé, peut-être voterai-je pour vous ?!<br /></p>
<p>Bobonne manifeste dans son canapé !<br /></p>
<pre>* <strong><a href="http://www.gtf.be/gtf_liege_30041968.html">Liège, le dernier tram disparaît.</a></strong>
Comparez :
** <a href="https://www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/mobilite/projets/images/trace-tram.jpg/@@images/56b28a9b-9e55-4476-95ae-ca30fed6a74d.jpeg">Le tracé du tram de liège</a>
*** <a href="https://www.navettefluviale.be/6-arrets/">La navette fluviale de Liège circuit</a></pre>
<p><a href="http://accessit.be/index.php?post/2017/10/02/Semaine-S-2-%3A-Mon-ardente">Dji ramtèye cô avou soula</a> mais cette fois j’aborde le sujet sur un angle adaptable à bien d’autres villes !
Ce n’est qu’un billet d’humeur, j’espère vraiment avoir des réactions, policées, dans tous les sens.<br /></p>Saison 3.5 : Bande de Barakis, Bordel !urn:md5:9f28711be1a47e013b639832369e492c2019-01-20T10:59:00+01:002019-01-20T12:03:37+01:00dTbBobonne bouillonne<p><a href="http://accessit.be/public/detritus.jpg" title="detritus.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.detritus_m.jpg" alt="detritus.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="detritus.jpg, janv. 2019" /></a>En cette sombre matinée d’hiver, Bobonne se rendait béate à Bouillon voir une amie.<br />
C’était la bonne nouvelle dans cette semaine de cieux brelliens où n’importe quel canal se serait pendu.<br />
Une centaine de kilomètres pour s’enfoncer dans l’Ardenne profonde, du quatre bandes bien sec et peu fréquenté, elle pouvait se laisser aller à rêvasser et admirer le paysage.<br />
Plus on s’approchait de <em>la perle de la Semois</em>, plus on traversait de magnifiques forêts que la grisaille ambiante n’enlaidissait même pas.<br /></p> <p>Les arbres défeuillés, les herbes jaunâtres étaient ravivés par les épicéas fiers de garder leurs couleurs.<br />
Bref, c’était beau.<br />
Et puis, à partir de Bièvre, je remarquai des taches de couleur incongrues parsemant les bas-côtés comme si le printemps faisait une tentative anticipée d’éclosion.<br />
Las ! Ce n’étaient ni primevères ni coquelicots prématurés.<br />
Des détritus ! Sans doute la végétation basse hivernale ne cache-t-elle pas ce qu’elle camoufle plus facilement en été ?<br />
<br />
Bâtards, Beaufs, Bachi-Bouzouks et toutes les injures du capitaine Haddock ne suffiront pas à calmer ma colère !<br />
Comment comprendre que tous ces abrutis qui ont certainement dû être sensibilisés à la pollution dès la maternelle puissent balancer leurs poubelles par la fenêtre sans la moindre honte ? A parier que ce sont les mêmes qui bichonnent leur voiture le week-end à grands coups d’hectolitres d’eau potable !<br />
<br />
Oui, dans les années soixante, tout se jetait dans la rue nettoyée par des armées de balayeurs.<br />
Oui, je confesse qu’il m’a fallu du temps pour ne plus me débarrasser sauvagement de chewing-gum et autres mégots (pas du contenu du cendrier, hein !) par la fenêtre mais de là à virer canettes, papiers, et tout ce qui me gêne dans l’habitacle, jamais ! Trop bien embrigadée dans la mentalité scoute écolo avant l’heure.<br />
Non, maintenant, je suis la Bobonne qui lave blanc !<br />
Il y a quelques mois, un Branquignole, après un dépassement hasardeux voire queue-de-poissonnesque, jette devant moi une canette qui rate de peu mon pare-brise !<br />
N’écoutant que mon courroux, je le prends en chasse au volant de mon bolide de 10 ans d’âge, prête à dégainer une rafale, non de plombs comme j’en aurais l’envie, mais de photos compromettantes. Bon, d’une main, ce n’est pas facile et dangereux et le Bougre dépasse largement la limitation de vitesse mais finalement j’y arrive et surtout mémorise le numéro de plaque (Bobonne a encore de bons restes question mémoire).<br />
Et puis ?<br />
Ben je n’ai rien fait, j’ai toujours le numéro mais plus la photo quelle preuve à donner ?<br />
Que faire ?<br />
Moi ce que j’aimerais, c’est qu’on fasse passer par le "bas" de ce Branleur, le contenant de ce qui l’a abreuvé par le haut et lui faire bouffer ses boules, tant qu’à faire !<br />
<br />
Mais ça ne se fait pas, je crois, bordel !<br /></p>
<pre><strong><a href="https://fr.wiktionary.org/wiki/baraki">Baraki</a></strong>, typiquement belge !
J'aurais aimé pouvoir agir comme " <a href="https://www.youtube.com/watch?v=cNqSqVHxEEA"><strong>sur cette vidéo</strong></a> " mais je n'ai ni la voiture ni la stature !</pre>
<p>Sinon, amis lecteurs, je profite de cette Bonne Brève pour vous conseiller ce site <a href="http://accessit.be/index.php?post/www.shorty-edition.com">Short Edition</a>, plateforme littéraire communautaire dédiée aux formats courts : nouvelles, micro-nouvelles, poèmes et BD courte. Pour tous ceux qui aiment lire et écrire.
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PS : Je me suis mis un petit challenge, combien de mots avec B ? ;-)</p>Saison 3.4 : R.I.P. Partie IIIurn:md5:4f7a9a6b183f3087217b91720567a06c2019-01-13T10:00:00+01:002019-01-13T10:57:53+01:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/rip-3.jpg" title="rip-3.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.rip-3_m.jpg" alt="rip-3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="rip-3.jpg, déc. 2018" /></a>Il lui restait la visite en France.<br />
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Veuve deux fois à presque 55 ans, nantie d’un bon compte en banque et d’une maison dont elle avait choisi les moindres détails, et ça n’en était pas un vu son chronique manque de style, Josette aurait pu se satisfaire de longueurs dans sa désormais piscine personnelle, de son obsession du nettoyage et de l’élevage de sa sizaine de chiens et chats "ses seuls vrais amis".<br />
Quelques voyages, gâter ses neveux auraient dû lui suffire.<br />
<br />
Mais sous ses dehors vieillots, le mâle - dieu sait pourquoi - lui manquait, d’autant qu’elle n’avait pas été gâtée question parties de jambes en l’air avec ses ex-vieux. Serait-elle passée à côté de quelque chose ?<br />
Maintenant c’était elle la vieille et tout compte fait, pourquoi ne pas devenir couguar sur le tard, vicieux pléonasme ?<br />
Elle avait tout à gagner et ce verbe lui plaisait.<br /></p> <blockquote><p>L’arrivée d’Internet dans les foyers mis fin à sa solitude.<br />
<strong>« 2meet.com »</strong> offrait une phase d’essai, elle s’inscrivit.<br />
Elle arrangea un peu une ancienne photo où elle s’était apprêtée pour une fête, établit un portrait de quinquagénaire plus ou moins dans le vent, pour autant qu’elle sache ce que c’était, et jeta l’hameçon.<br />
Elle ne fut pas déçue, ça mordit rapidos.<br />
C’était même incroyable.<br />
Le nombre de mecs de tout âge intéressés dépassait son entendement.<br />
Pourtant, même avec son meilleur profil, elle savait que c’était plutôt son intellect qui séduisait dans la vraie vie.<br />
Désormais éternellement rentière, elle s’emmerdait - il n’y avait pas d’autres mots pour le dire - donc, elle tchatta, parfois comme une adolescente, jour et nuit.<br />
<br />
C’est la langue de Goethe, pas qu’au figuré - ce qu’elle ne s’avoua jamais -, qui fit la différence entre les différents candidats prêts à la culbuter dans toutes les positions.<br />
Walter exploitait un vignoble en Alsace, elle qui ne savait pas distinguer au goût une piquette d’un crû même réputé, se prit au jeu non seulement de la partie comptable mais du côté scientifique des choses…<br />
Le Gewürztraminer passe toujours bien !<br />
Après tout, la viticulture est une question de chimie, comme l’amour, dit-on.<br />
<br />
Wally était un jeune vieux garçon, ses cheveux roux, ses lunettes de myope et son air timide avaient dû avoir raison de toutes les prétendantes malgré la jolie et lucrative propriété.<br />
Josette n’en eut cure.<br />
Lui était content de pouvoir enfin remplir autre chose que ses fûts...<br />
Des kilomètres les séparaient entre deux week-end de folies érotiques mais peu importe, <em>il faut bien que que le corps exulte</em> comme l’a si bien chanté Brel*.<br />
Découverte, quand tu nous tiens !<br />
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Grâce à son bilinguisme, ses aptitudes à la gestion et celle plus inattendue à la galipette, elle se vit offrir des parts dans l’exploitation et prit réellement plaisir à cette soudaine explosion de sensations de tout acabit.<br />
<br />
C’est quand, suite à un petit contrôle légitime, elle s’aperçut que le gaillard ayant apparemment pris confiance en ses propres capacités sexuelles, avait étendu le cercle de ses contacts et se livrait à quelques badineries fort libertines pendant la semaine, que Josette vit rouge.<br />
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Voire noir comme le Pinot.<br />
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Lors d’une soirée où elle avait réuni tous les archétypes de la bombasse, elle pouvait le faire - elle avait suivi les conseils "Cosmopolitan" -, elle lui proposa une décoction de champignons hallucinogènes sans danger pour fêter leur cinquième anniversaire de rencontre.<br />
<br />
Ils aimaient tellement s’encanailler !<br /></p></blockquote>
<p><br />
Le cimetière Saint-Urbain de Strasbourg était son dernier pèlerinage, son Walter n’avait pas survécu à l’orgie, elle-même s’en était sortie miraculeusement, les médecins lui avaient dit "un peu plus et vous le rejoigniez dans la tombe", elle avait eu du mal à rester alternativement étonnée et imperturbable.<br />
<br />
Ses quelques hectares lui donnaient une bonne petite rente de plus, elle pouvait bien fleurir sa sépulture.<br />
Et vérifier ses affaires.<br />
Elle commença par tailler les buis encore fort petits en boules bien régulières qu’elle caressa en gloussant intérieurement, puis disposa contre le montage de chrysanthèmes jaunes enlacé d’une banderole aux lettres d’or <strong>« Adieu mon minouquet ! »</strong> comme commandé, le petit carton rituel qui se dégraderait rapidement où elle avait écrit à la plume d’encre rouge les initiales : <em><strong>JETABEM</strong></em>.<br />
<br />
Elle épousseta le marbre, remballa ses ustensiles et s’éloigna avec un dernier rictus condescendant. <br />
<br />
Qui saurait jamais que ça voulait dire « Je t’ai bien eu, merci.» ? <br /></p>
<p>Pour fêter la fin de sa "tournée", presque primesautière, elle partit, avant de s’offrir une choucroute à la Maison Kammerzell, vers le célèbre Christkindelsmärik**, en digne protestante, son préféré, avec son plus haut sapin naturel décoré d’Europe, ses concerts et tout le faste dans les rues.<br />
Elle convoita une figurine de renne qui manquait à sa décoration de plus en plus chargée.<br />
Elle sortit son portefeuille.<br />
Elle entendit comme un bruit de pétards, une galopade puis un cri : Allahu akbar !<br />
Et ce fut le noir.<br />
<br />
Peut-être la lumière blanche ?<br />
<br />
<strong><em>FIN</em></strong><br />
<br />
<em>Ou peut-être pas...</em><br />
<br /></p>
<p><a href="http://accessit.be/index.php?post/Saison-3.2-%3A-R.I.P.-Partie-I"><<< Partie I</a> - <a href="http://accessit.be/index.php?post/Saison-3.3-%3A-R.I.P.-Partie-II"><<< Partie II</a></p>
<pre>
* <a href="https://www.youtube.com/watch?v=cSUmaVllC5M">La chanson des vieux amants</a>
** <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Christkindelsm%C3%A4rik">Christkindelsmärik</a> : le marché de l'enfant Jésus
Il s'agit ici d'une nouvelle en trois parties de pure fiction.<br />
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.<br />
Image libre de droit provenant du site <a href="https://pixabay.com">Pixabay</a></pre>Saison 3.3 : R.I.P. Partie IIurn:md5:7c9ea5c455a5cba388091a346944ab6c2019-01-06T10:05:00+01:002019-01-13T09:23:55+01:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/rip-2.jpg" title="rip-2.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.rip-2_m.jpg" alt="rip-2.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="rip-2.jpg, déc. 2018" /></a>Le taxi la déposa devant la villa tout confort que lui avait laissé son deuxième mari dans la chic banlieue liégeoise.<br /></p>
<p>Elle était revenue dans sa ville natale pour s’occuper de sa mère, veuve, prématurément vieillie par la maladie d’Alzeihmer mais qui la reconnaissait encore, maigre consolation devant un tel naufrage. Malheureusement, son frère et surtout sa belle-sœur et leur ribambelle de gosses étaient bien incapables de trouver du temps pour aider au quotidien, juste quelques conseils qui littéralement la bourraient.<br />
Pour tromper son ennui d’infirmière de sauvetage, elle s’inscrivit à un club de whist.<br />
Elle avait toujours adoré ce jeu de cartes où on ne devait pas se farcir le même partenaire comme à la belote, de toute façon trop populaire, ou au bridge, trop snob.<br />
<br />
Josette avait des idées très arrêtées sur tout.<br /></p> <blockquote><p>Elle avait un jeu du tonnerre, il annonça une Petite Misère.<br />
C’était la première fois qu’elle le voyait, sexagénaire, petit, pas spécialement bien mis mais un charme certain venant sans doute de son regard vert-bronze un peu ténébreux. Cette homme-là n’avait pas de femme, aucune n’aurait laissé son mari porter une cravate avec une tache !<br />
Elle enchérit prudemment d’un Solo 8 plis.<br />
Les autres ayant "passé", l’affaire se jouait entre eux, comme souvent, ces deux annonces se complétaient, un bien fourni, l’autre pas.<br />
Il annonça un Piccolo, un petit sourire narquois aux lèvres.<br />
Elle claironna "Abondance" en écarquillant ses petits yeux presque coquinement.<br />
Il lâcha "Grande Misère" d’un air faussement contrit.<br />
Il gagna au terme d’un sacré suspense tant est paradoxal de gagner sans faire aucun pli !<br />
Grand seigneur, il lui offrit une coupe et ils se racontèrent leur vie enfin, elle, édulcora bien la sienne.<br />
<br />
Divorcé d’une chieuse de première selon ses dires, il vivait dans un petit appartement de célibataire. Rien d’affriolant, une espèce d’antre en ayant bien l’odeur, elle allait y remédier, pensa-t-elle dès la première invitation !<br />
Il lui trouva tous les talents d’une bonne épouse "diplômée de l’école ménagère", expression consacrée qu’il croyait drôle, ce dont il avait manqué cruellement ayant choisi une belle femme plutôt qu’une d’intérieur.<br />
Une fois rhabillé par ses bonnes œuvres mais surtout rafraîchi - vu ses goûts de chiottes en mode vestimentaire -, Josette finit par le trouver séduisant et le découvrir argenté ce qui lui plut encore davantage.<br />
Elle lui fit construire une jolie villa tout confort.<br />
Elle demanda une piscine, elle l’eut.<br />
Il n’aimait pas l’avion, elle le fit voyager dans toute l’Europe en train de luxe.<br />
En échange, c’était une parfaite maîtresse de maison et si son art culinaire était particulièrement réduit, au moins le repas était servi en temps et heure et il n’avait pas à le faire !<br />
<br />
Quand il fut bien dans ses pantoufles, au propre comme au figuré, Jean ne fit plus guère preuve de prévenance pour "sa Josy", plus de compliments, pas d’attentions, tout juste ouvrir son carnet de chèques de temps en temps, pour avoir la paix.<br />
Dès sa retraite pourtant retardée au maximum, ce fut pire, ayant apparemment épuisé son quota d’énergie, il passait du lit au canapé vautré devant ses télévisions, zappant et s’attardant sur la moindre paire de seins qui passait sauf celle qui torchait tout autour de lui.<br />
Une fois de temps en temps, un peu de tendresse ?<br />
Non, rien.<br />
Ça commençait à bien faire, la répétition peut plaire à la femme mais pas celle-là !<br />
<br />
C’était l’automne, la saison des champignons, elle alla faire un tour dans les bois.<br />
Lui aussi aimait sa célèbre sauce.<br /></p></blockquote>
<p><br />
Sa nièce, qui soignait leur relation de manière quasi atavique, la déposa à l’entrée du village de Noël de la Cité ardente. Bien qu’assez récent, elle l’aimait bien - cette année il avait valu à sa chère ville le titre de "capitale européenne de Noël" - elle craqua pour un énième santon de Tchantchès avant d’aller manger des boulets-frites à la liégeoise chez Lequet puis, place de la République française, prit le bus 35 vers le cimetière de Robermont où Jean, décédé de manière impromptue d’une diarrhée fulgurante, l’attendait.<br />
Ce cimetière était également un joli parc arboré où, outre l’attrait de nombreux monuments funéraires de qualité, elle ne détestait pas se promener comme pour vérifier qu’il y était bien enterré.<br />
La pomponnette couleur rouille commandée chez Fleurex trônait sur la dalle en pierre bleue du Condroz, fini poli-adouci, entourée d’un ruban fauve imprimé de l’inscription dorée <strong>" Å r’vèy mi amoûr ! "</strong>* , il n’avait jamais compris un mot de wallon !<br />
Double jouissance.<br />
Elle tailla le buis, beaucoup plus petit que le précédent, en cône, ironie qui la fit sourire, elle rajouta à l’ensemble le petit écriteau où une encre violette étalait en pleins et déliés les initiales<em> <strong>JETABEM</strong></em>.<br />
<br />
Rangeant son sécateur dans un sachet pour ne pas salir la doublure en soie de sa sacoche, elle repartit satisfaite.<br />
Le gardien, habitué à cette petite vieille sans saveur, comme aux dizaines d’autres, la salua poliment d’un doigt sur la casquette quand elle monta dans le taxi qui l’attendait.
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<br />
Et de deux !<br />
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<em>A suivre ./..</em><br />
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<pre>
* Au revoir mon amour
Il s'agit ici d'une nouvelle en trois parties de pure fiction.<br />
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.<br />
Image libre de droit provenant du site <a href="https://pixabay.com">Pixabay</a></pre>Saison 3.2 : R.I.P. Partie Iurn:md5:cd569f85ce27ac8073c23af70c74453c2018-12-30T10:05:00+01:002022-04-01T08:28:32+02:00dTbBobonne fictionne<p><a href="http://accessit.be/public/rip-1.jpg" title="rip-1.jpg"><img src="http://accessit.be/public/.rip-1_m.jpg" alt="rip-1.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="rip-1.jpg, déc. 2018" /></a>Elle n’avait probablement jamais eu l’air jeune.<br />
Ses petits yeux chafouins, ses fringues sans âge ni goût, ses manies, tout sentait la vieille fille.<br />
Cette semaine était <em>sa</em> semaine qu’elle préparait depuis des années avec le même méthodisme.<br />
L’arrivée d’Internet en avait facilité l’organisation et elle pouvait beaucoup mieux faire le tour des trois lieux.<br /></p>
<p>Elle commençait dans l’ordre historique.</p> <p>Bien calée sur sa chaise faussement gothique, sa tablette, seule modernité esthétique des lieux, anachroniquement déposée sur l’épaisse table en chêne foncé aux pieds surmontés de gueules de lion, naseaux percés d’un anneau en cuivre, elle réglait ses petits comptes annuels.<br />
Un rapide coup d’œil de propriétaire satisfaite sur son intérieur kitchissime, tentures aux couleurs improbables, tapis tout flapis, bibelots à gogo, vitrines débordant de verres en cristal Val Saint Lambert - tous ses visiteurs en attrapaient la migraine, sauf elle -, elle se brancha sur <em>Google.de</em>.<br />
Ses années en RFA l’avait rendue bilingue, elle connaissait bien Cologne mais aimait varier les plaisirs et par superstition préférait rester discrète, elle se choisit un Bed and Breakfast près de la gare et prit rendez-vous avec Frau Winkler qui gérait ses affaires sur place.
Elle réserva le Thalys vers Köln et un taxi pour rentrer.<br />
Elle pouvait se le permettre.<br />
Elle commanda les fleurs avec le message rituel puis se décida à faire sa valise.<br />
Elle n’avait pas besoin de grand-chose et n’ayant jamais compris la frivolité des femmes y rangea sa trousse de toilette, son pyjama en pilou, ses pantoufles, une jupe, une blouse brodée et un gilet, une paire de bas couleur chair opaque de rechange et des sous-vêtements propres pour chaque jour, en aucun cas elle ne dérogeait à sa propreté corporelle.<br />
<br />
Dans le train vers l’Allemagne, elle se remémora sa rencontre avec Günther.<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Fraîchement engagée comme professeur de chimie à l’Athénée Royal de Düren dès son ouverture en 1970, elle aimait se rendre "à la ville" et en cette période de fêtes, ne ratait jamais d’y faire le tour des marchés de Noël et particulièrement celui de la Roncalliplatz, elle adorait y acheter des figurines qui pourraient décorer son sapin de célibataire.<br />
C’est en sortant de la Cathédrale de Cologne qu’un grand type distrait la bouscula violemment.<br />
Se confondant en excuses, il lui proposa un café au Funkhaus.<br />
Elle débutait en allemand et lui connaissait un peu le français.<br />
Elle avait 25 ans, il lui en rendait trente.<br />
Elle travaillait pour les Forces Belges en Allemagne, lui était ancien officier combattant de la Wehrmacht, blessé en 45 et déjà retraité.<br />
Ils n’auraient pas dû s’aimer.<br />
Mais sa ressemblance avec le capitaine Von Trapp de La mélodie du bonheur, son film préféré, était trop parfaite.<br />
<br />
- Jamais un boche ne mettra les pieds chez moi ! vociféra son père dont le séjour dans les tranchées de l’Yser et l’éclat d’obus encore douloureusement logé dans la cuisse avaient définitivement classé les teutons comme infréquentables.<br />
Elle l’épousa malgré l’opprobre familiale.<br />
Malheureusement, sans enfants venus pour égayer la maison, le veuf âgé lui devint petit à petit insupportable.<br />
Certes, elle adorait l’ordre et la méthode mais pas les ordres !<br />
Au fil du temps, elle se sentait plus l’aide de camp du colonel que sa femme, d’autant que du côté galipettes, tout partait en déliquescence.<br />
<br />
Sa mort subite fut un soulagement.<br />
Son héritage aussi.<br /></p></blockquote>
<p><br />
Après avoir déposé ses bagages, fait un rapide, mais toujours apprécié, passage au village de Noël où elle acheta une boule en forme de chalet, encore aujourd’hui, elle utilisait toutes les décorations achetées au fil des ans avec une quasi compulsion. Elle prit le tram 7 et descendit à Melaten. Elle adorait cette promenade récurrente dans le "Père Lachaise" colonais et essayait de varier les trajets pour découvrir de nouvelles statues, de nouveaux oiseaux, de nouvelles perspectives.<br />
La famille de Günther avait un caveau relativement sobre surmonté d’un fronton néogothique typique.<br />
Il était complet, la sœur cadette, sans descendance, ayant rejoint prématurément son frère, avait fait de Josette sa légataire universelle en remerciement des bons soins prodigués lors de sa maladie, celle-ci avait donc deux morts à visiter.<br />
La composition florale commandée, enrubannée d’un <strong>"Auf Wiedersehen meine Lieblinge !"</strong>* en lettres dorées, trônait au milieu du petit parterre couvert de buis et reflétait avec une joyeuseté paradoxale son camaïeu de rouge.<br />
Elle tailla les arbustes de son petit sécateur aiguisé, brossa la pierre, réorienta le bouquet et déposa une petite pancarte le sourire au lèvres. Sa facétie annuelle continuait à l’amuser.<br />
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Sur le carton était calligraphié à l’encre bleue un énigmatique <em><strong>JETABEM</strong></em>.<br />
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Elle dîna au Funkhaus et accompagné d’une bonne Dom Kölsch, s’offrit son éternel Königsberger Klopse in Kapernsauce mit Gemüsereis ; quand elle préparait ces boulettes à la maison, elle leur préférait sa sauce aux champignons des bois qu’elle avait fraîchement cueillis.<br />
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Le plat préféré de Günther.<br />
Et de sa sœur aussi.<br />
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Premier pèlerinage accompli !<br />
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<a href="http://accessit.be/index.php?post/Saison-3.3-%3A-R.I.P.-Partie-II"><em>A suivre ./..</em></a> <br />
<a href="http://accessit.be/index.php?post/Saison-3.3-%3A-R.I.P.-Partie-II">Partie II >>></a>
<br /></p>
<pre>* Au revoir mes chéris<br />
Il s'agit ici d'une nouvelle en trois parties de pure fiction.<br />
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.<br />
Image libre de droit provenant du site <a href="https://pixabay.com">Pixabay</a></pre>