Cauchemar d'une nuit d' été.

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

batracien.jpgÇa y est, le marchand de sable est passé, Morphée me tend les bras. La fenêtre largement ouverte pour profiter de la relative fraîcheur vespérale, vêtue légèrement, je retrouve avec plaisir mon nid.

Kôwa, kôwa, kraôôô !

Les lubriques habitants de l’étang d’en face sont en forme, c’est qu’il faut séduire ces dames. Et ils ne ménagent pas leur gorges (chaudes?), le concert est magistral mais tient plus du vacarme que de la symphonie.

De mon côté, j’ hésite entre fermer la fenêtre et passer une nuit torride (sans les choses agréables qui vont avec) ou supporter la cacophonie ambiante. J’ opte pour la deuxième solution que malheureusement aucune boule Quiès n’améliore.

Il me reste à me coincer la tête entre deux oreillers, ce qui n’est guère pratique et empire ma température corporelle. N’allez pas croire qu’une heure de vocalises suffit à mes batraciens amoureux, non, c’est parti pour la nuit. La nuit se passe donc difficilement.

A l’approche de l’aube, miracle, le raffut se calme, les héros semblent fatigués.

Moi aussi.

Mais l’aurore apparaît et d’ autres amis vont saluer l’ événement avec vigueur. Autant vous le dire, je n’ ignore plus rien des pépiements, sifflements et autres trilles des passereaux auxquels s’ajoutent le cacardement des oies, le cancanement des canards, le graillement des corneilles et corbeaux, j’ai même appris que l’étourneau pisote !

En apothéose, le coq du voisin lance son cocorico le plus tonitruant qui trouve en écho le meuglement de sa bovine copine. Petit-à-petit, l’hymne au soleil se calme, la gent ailée part sans doute vaquer à ses occupations tout en gazouillant gaiement dans un chant devenu soudainement berçant. La fraîcheur de la rosée matinale m’envahit et m’offre enfin, avec ce silence tout relatif, les conditions idéales pour un repos bien mérité.

...

Ô rage !

Devinez ? Il est l’heure de se lever !

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