Saison 4.1 : Seins, nom de dieux ?

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

seins-aquarelle.jpgL’opulence mammaire a toujours abondamment inspiré les artistes.

De l’antiquité au VXIII ème siècle, la nudité n’était pas tabou, cette époque bénie pour les amateurs de chair avec les femmes qui se corsetaient douloureusement pour laisser ressortir ce qu’elles avaient de plus convoité ; cachant subtilement d’autres bourrelets moins désirés sous d’amples paniers où pouvaient d’ailleurs se réfugier, animaux, enfants ou amants voire bactéries sexuellement transmissibles.

Un petit étranglement de la gorge dans le puritain XIX ème avec carrément le collet monté masqua tout morceau de peau. Les mâles purent, quant à eux, abandonner les pourpoints bouffants puis leurs longues jaquettes abritant peut être certains manquements pour de grands pantalons dont le pli des jambes cachaient également leur service trois pièces (les années vingt aimaient les ustensiles, en argent si possible) !
En libérant les corps, Coco Chanel et Joséphine Baker et son pagne de bananes remirent les pendules à l’heure, si j’ose dire...
Bref, les attributs féminins furent à nouveau offerts à la lumière du jour.
Après quelques passages virilement belliqueux ne poussant personne à l’exhibition, les fifties permirent aux filles de se dénuder , Marilyn montrait son shorty sur une bouche ... de métro, pendant que ses seins ne demandaient qu’à faire la fiesta en dehors de son bustier très serré !

C’est dans cette époque charnière, dirions-nous baleinière, que naquit Bobonne bien inconsciente des enjeux sexuels de l’époque.
Pendant son enfance, la jupe se raccourcit pour tous les âges la portant en-dessous de la quarantaine. On voyait la culotte mouler les miches des petites filles alors que les shorts tricotés main des petits garçons pendaient lamentablement, métaphore vestimentaire ?

Vous avez l’image ?

Durant son l’adolescence, l’habillage du bassin était clairement à la "ras del’touffe" question filles et au "moule-couilles" question garçons mais l’exposition du buste affriolant était encore assez tabou au quotidien sauf pour les mecs qui pouvaient afficher leurs pectos et abdos à la Magnum, moustache comprise.
On savait s’exciter avec peu de choses à l’époque ou simplement la suggestion prononcée était-elle plus efficace de l’étalage sans frein ?
On ne montrait pas encore souvent intégralement les seins au cinéma mais mais les tee-shirts et chemises mouillés aidaient à la suggestion !
Révolution sexuelle aidant, apparut le topless qui le scandale passé est devenu commun ET légal.

Petit à petit, exhiber de généreux arguments semblait devenir une nécessité absolue ; pas pour Bobonne que l’apparition, heureusement tardive, des siens avait plutôt été une mauvaise nouvelle, obligée qu’elle était à mettre désormais un "dessus" à la plage.

Puis fin de eighties, à côté des chemisiers sages à épaulettes, les vedettes nous laissèrent entrevoir des mises en valeur plus extraordinaires ! Des pare-chocs à pointe "flochée" de Madonna aux bouées prêtes à exploser de la vedette de Malibu, on avait bien compris l’intérêt d’avoir davantage d’avantages !

A grands coups de silicone toxique, les poitrines avancèrent dans l’alphabet jusqu’à des aberrations encombrantes, toutes les star(lette)s liant manifestement protubérances mammaires et essor professionnel. Sauf Jane Birkin et quelques irréductibles saines d’esprit qui préférèrent rester "aussi plates qu’un garçon".
On cherchait le sein parfait mais quant à améliorer la couille non-dégueu, no way !

Jusqu’il y a, mettons 10 ans, la surenchère était telle que tu te serais inquiétée de ton sex-appeal en-dessous du C, eh bien, maintenant, les fesses aussi semblent devoir présenter une croupe poulinière selon les critères des obsédé.e.s de tout poil (pourquoi pas l’écriture inclusive, soyons magnanime ?).
Sur le coup (de rein?) ça arrange Bobonne, car être callipyge, chez elle c’est naturel et les seins deviennent gourmands avec l’âge !

Après avoir beaucoup divergé on peut arriver à la synthèse historico-sénologique suivante :
- les mamelles, c’est naturel
- pudibonderie sociétale opposée à une légèreté artistique déchaînée
- libération révolutionnaire des chairs
- chirurgie esthétique anarchique
- exhibition aberrante sur les zéros sociaux

Mais ! Retour à la case départ, les seins nus sur plage c’est de nouveau tabou un peu partout, que de pudibonderie (et d’hypocrisie), quand les pectoraux mâles parfois tout aussi proéminents ont le droit d’exhiber sans réserve leur flasquitude !

Plus aucune petite fille ne nagerait sans son bikini, mais une victoire quand même, coronavirus aidant, il semble que le confinement les a libérés de leur "soutien", souvent carcan meurtrissant. Longtemps que Bobonne limite son utilisation au strict nécessaire tout en maintenant le port naturel de son décolleté à coup d’haltères, sans forcer hein !

Ce billet sexy ne serait pas complet sans évoquer des femmes qui n’ont plus de sein(s).

Elles sont tout aussi belles.

Joséphine Backer et sa ceinture de bananes
Anaëlle Guimbi, 20 ans, candidate au concours de Miss Guadeloupe 2020, a été écartée de la compétition pour avoir posé sein nu. En cause: trois photos, sein nu maquillé avec une technique de body painting (peinture sur corps, ndlr), pour une campagne contre le cancer du sein !
Pour les intéressé.e.s (les hommes ont aussi des cancers du sein)  : RoseUp Association - Face aux cancers, osons la vie !


Question du jour : Facebook va-t-il censurer mon aquarelle gravement provocante ?

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