Semaine S-40 : Des chats sachant chasser ...

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

chaton.jpgEh bien oui, je craque car je veux augmenter mon lectorat, et manifestement les animaux et plus particulièrement les chats, je l’ai toujours dit, vraie réussite de l’évolution biologique, séduisent malgré matraquage et redites.

C’est mignon un chat mais c’est en fait un animal sauvage devenu domestique par intelligence et donc intérêt (vous pouvez carrément y voir un second degré).

J’ai aimé tous mes chats, je vous en présente quelques uns des plus mémorables.

Mon premier chat s’appelait Mitzi, nom décrété adéquat pour un chat par ma mère et surtout immuable, il a donc eu des successeurs homonymiques.
A l’époque, on pensait qu’un chat devait boire du lait, régime totalement décrié par la suite. Résultat, ces pauvres bêtes avaient évidemment des problèmes de digestion et leur production scatologique était immanquablement liquide (âmes sensibles s’abstenir) et régulièrement déposée dans un coin discret et inaccessible mais dont la localisation olfactive était facile ! Pas moyen que cela passe inaperçu ! C’était donc, au prix d’âpres négociations, à qui de ma sœur ou moi allait devoir ramper sous la commode, un foulard sur le visage, racler et essuyer la flatte féline avant un nettoyage énergique en tâchant que notre estomac révulsé n’aggrave pas la situation.

C’est si mignon un chat !
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Évidemment ni pilule ni stérilisation donc : bébés. Et qui c’était la seule qui avait le courage d’éliminer ces boules de poils ? Bibi ! Achat du chloroforme, ouate imbibée dans un pot de Nesquick et patienter pendant que les petites pattes, sentant leur heure si tôt venue, griffaient frénétiquement la paroi, puis plus.
Rassurez-vous, ils étaient dignement enterrés dans le jardin à côté des oiseaux et hamsters morts de manière naturelle, une croix faite maison couronnant le tout.

Bon, là, j’ai déjà perdu les amoureux des chats !

Tenez bon que je vous présente mes autres amours félines successives.

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Oscar dit Nonos, bâtard Blue Point, arrivé les yeux englués par le coryza dont un seul fut sauvé grâce à dix jours de piqûres que je lui administrai sur mes genoux sans doute devenus synonymes de douleur plutôt que plaisir puisqu’il ne voulut jamais des genoux de quiconque dont il se tenait prudemment à un mètre mais ronronnant, signe d’amour !
Tout borgne qu’il fût, il s’avéra un chasseur redoutable !
Dès les premiers jours du printemps il partait vadrouiller tel Davy Crockett et ne rentrait qu’épisodiquement pour revenir, l’automne mûr, couvert de plaies et cicatrices gagnées lors de ses aventures et combats estivaux. Après le passage du vétérinaire et force injections et onguents, il se refaisait une santé au coin du radiateur pendant quelques mois réduisant drastiquement ses sorties.
Cependant, un jour d’hiver très froid et blanc de neige, lorsque je rentrai, il était là, roulé en boule sur le seuil l’air étrangement replet. De plus près je vis une goutte de sang perler sous sa moustache et c’est alors que j’aperçus, au pied des marches, le corps encore fumant d’une oie Bernache* prélevé d’un magret.
La proie était plus grande que lui mais les traces de traînées constellées de rouge dans le blanc immaculé menant à l’étang gelé ne laissaient aucun doute, comme tout chat fier de rapporter sa chasse, il avait fait 200 mètres sur le sol gelé en la tirant !

Il accueillit Zara aimablement quelques temps avant d’être victime d’un chauffard.

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Ma Zarounette, bâtarde Main Coon était aussi câline qu’Oscar distant mais tout autant excellente chasseresse. Elle nous a délivré et préservé avec quasi compulsivité de tous les rongeurs intra et extra muros, bondissant au moindre couinement, pendant les quatre années de sa courte vie avant d’être retrouvée morte au même endroit que son pote.

Elle eut le temps d’éduquer Jane, bâtarde Rag Doll, un peu précieuse, qui comme sa mère fauta rapidement et accoucha à moins d’un an. C’était chouette sauf que son altesse ne s’en occupa que deux semaines ! Conséquences pour Bobonne : biberons et toilettes toutes les quatre heures pendant deux mois, confinée à résidence vu la fréquence des soins nécessaires. Autant dire que la stérilisation fut programmée rapidement ! Sinon, Janette était un chat parfait, très belle, câline, obéissante et chasseuse (un peu trop d’oiseaux à mon goût ). Je pensais que son poil clair la préserverait des conducteurs inattentifs, hélas non, elle tint 8 ans comme Oscar.

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Actuellement, c’est Lola qui a pris la relève.
Lola, bâtarde Angora, vient de l’assistance publique !
Saisie par la SPA dans une famille élevant sans soins nombre de chats et chiens, Lola est craintive.
C’est pour fêter sa première année avec nous que j’écris ce billet et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle a mis à mal ma qualité dernière, la patience !
A croire que Napoléon, le teckel, mené au pas par une Jane dominatrice voulait prendre sa revanche car il lui a fallu plus de six mois avant de considérer que la chatte n’était pas un dessert potentiel et cesser de la pister en aboyant comme un roquet hystérique.
Du coup, l’intéressée a mis huit mois pour déambuler dans la maison en faisant fi du gnome qu’elle dépasse enfin d’une demi-tête ! Bientôt elle lui filera des baffes amico-préventives comme le faisait si bien Jane.
Quant à une fin brutale sous des pneus, ce n’est pas d’actualité puisqu’après trois excursions espacées dans le jardin se terminant vite fait en planque sous des arbustes ou un tas de bois cet été, la miss ne semble apprécier la nature qu’à travers une vitre !

J’ignore si elle se mettra à chasser un jour et surtout accepter d’abandonner son bac litière au profit plus économique et odorant de la terre meuble, pour l’instant elle se la joue chatte lascive d’intérieur testant toutes les surfaces horizontales et moelleuses y compris mes genoux grassouillets !

J’aurai toujours des chats dont j’aime le caractère et l’indépendance mais aussi la propreté, le poil doux et la bonne odeur (sauf l’haleine après avoir mangé des croquettes) !

Vive le chat donc mais si possible plus que 8 ans !

Edit : Un an et demi plus tard, Lola a adopté le grand jardin comme terrain de jeu et de chasse, parfois une nuit entière, et de  ... toilettes où elle demande à aller avec quelques indications sommaires d'attitudes, Alléluia !
* Oie Bernache du Canada, en surnombre sur l'étang d'en face.
Sauf la dernière, photos d'Aurore Lefèvre

Pensée à Katie Couric, journaliste américaine qui vient de passer le cap.

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