Semaine S-20 : Quel cinéma !

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

Mgmlogo_new.jpgLa belle entrée du cinéma Palace du Pont d’Avroy, les ouvreuses, les dorures, les sièges de velours rouge, les eskimos et surtout ce film, La mélodie du bonheur, rendirent ma première séance évidemment inoubliable et moi définitivement fan inconditionnelle des comédies musicales même si les gens commencent à chanter de manière inopinée à tout bout de chant champ.

Si à l’époque, le fait d’habiller la famille Von Trapp en deux temps trois mouvements de tentures fleuries (même les garçons !) ne me parut pas plus incongru ni impossible que ça, mon esprit définitivement critique s’aiguisant avec l’âge, je souffre d’une tare très énervante.

Les erreurs, les incohérences et les impossibilités dans les films m’agacent !

Entendons-nous, je peux tout accepter si le préalable est posé, de Ma sorcière bien-aimée à Harry Potter en passant par Charlie et la chocolaterie, je peux croire en la magie et me laisser embarquer dans les effets spéciaux sans que cela m’éloigne du sujet.
J’ai du mal malgré tout, déformation oblige, à me faire à la minuscule maison de la famille Bucket ou de celle des Hobbits dont l’intérieur ne rentre pas dans leurs représentations très "Tiny House"* de l’extérieur.
A l’inverse, nombre de villas américaines semblent gigantesques dans leur jolie vue aérienne alors qu’une dispute oblige le mari ou d’éventuels invités au canapé du salon, faute de chambres !

C’est dans les films d’action que mon sens de l’observation maladif est le plus titillé, on n’y ferme pas les voitures sur lesquelles on laisse les clés mais qui justement ne démarrent pas quand on veut les récupérer, ces pauvres voitures grassement sponsorisées s’avèrent souvent indestructibles tout comme ceux qui les conduisent dans des courses poursuites exaspérantes, personne ne mange, ne se lave ni doit se soulager sauf si ça arrange le scénario.
Des gonzesses peuvent même y galoper sauvagement comme des gazelles en jupe, talons et généralement décolleté avantageux sans qu’une nuance de leur maquillage ne se modifie ni un sein sorte de son balconnet.
Tous ces thrillers et autres policiers proposent des impossibilités dont une mortalité plus ou moins rapide selon qu’on est le héros, l’ennemi ou la victime désignée. Cette dernière, périt irrémédiablement lorsqu’elle est poussée tombe dans les escaliers ou se fait renverser, alors que Rambo après des cabrioles qui auraient dû le rendre tétraplégique à vie, se sort d’une attaque surnuméraire avec une égratignure qu’il recoud bravement entre deux coups de bazooka et Uma Thurman se bagarre contre une vingtaine de Ninjas sans qu’une couture de sa combinaison jaune ne pète se déchire ! Les deux trucidant suffisamment d’ennemis pour être théoriquement couverts du sang de ces derniers des pieds à la tête mais que nenni, trop de sang, c’est dégueu sur le surhomme-femme.
Dexter, lui, arrivait à tapisser sa scène de crime de film plastique, découper sa victime en rondelles, remballer le tout, se rendre à son bateau et évacuer l’ensemble toujours au même endroit en une heure ou deux selon son emploi officiel et y arriver frais pimpant sans une goutte de sueur ni de sang sur le front ! Il a fallu huit saisons pour le confondre, j’étais malgré tout passionnée.

Les films plus soft ont leur lot d’inepties, des valises qui ne tendent pas les bras sous leur poids aux séjours où il en aurait manifestement fallu deux fois plus pour y contenir la valse des tenues, défroissées bien sûr, la vie cinématographique est clairement là pour rendre stupide faire rêver un peu comme dans le Truman show.
Que dire de toutes les fautes de script où en fonction du champ/contre-champ les verres se remplissent ou désemplissent, les horloges tournent à l’envers, les boutons se déboutonnent, et les acteurs penchent ou non la tête ?!
Dans les téléfilms et séries, ça s’aggrave, Plus belle la vie** essaie de nous faire croire aux pseudo-presque-pauvres qui changent de fringues, manifestement de marque, au rythme où je mets mes vêtements millésimés dans le lave-linge et la pauvre Barbara, soi-disant cuisinière émérite, coupe ses légumes comme un enfant de cinq ans à qui on autorise pour la première fois d’aider maman (ou papa, ne soyons pas sexiste) à couper les carottes pour le pot-au-feu.

Mais ce n’est pas tout.

Dans tous les cas, dès qu’il y a des enfants, je scrute avec attention les ressemblances potentielles, ce qui n’est clairement que rarement une préoccupation du directeur de casting sauf quand il s’agit de personnes qui ne peuvent donner que naissance à des métis et encore, depuis que Yannick Noah a engendré un fils blond aux yeux bleus, on peut tout se permettre ! Et à ce sujet, je ne manque jamais de remarquer qu’un enfant réputé biologique a les yeux bruns avec des parents aux yeux bleus, ce qui est génétiquement presque impossible. Dès lors que le scénario se traîne un peu, j’estime l’âge et le vérifie sur le net des actrices trop vieilles pour avoir le rôle de mère et des comédiens trop vieux pour avoir des femmes si jeunes, je regarde leur bio et fais mes commentaires de ronchon au point de me perdre dans l’action et demander qu’on m’explique !

On n’aime pas beaucoup regarder la TV avec moi, en plus si je m’ennuie, je m’endors et je ronfle !

Pire, dans les versions doublées, je m’amuse à lire les paroles anglaises sur les lèvres pour voir comment ils ont adapté le texte à leurs mouvements !

Oui, je suis grave ! Je suis une plaie pour les personnes présentes mais je suis heureusement loin de repérer tous les détails anachroniques, oublis et autres erreurs de montage, il y plusieurs sites où on peut bien s’amuser.***

Mais je n’oublie jamais malgré tout que le cinéma c’est comme la peinture, ce n’est pas fait pour représenter la réalité sinon ça s’appelle un documentaire, d’ailleurs je remarque aussi les effets d’assortiment de couleurs, genre Amélie Poulain de Jeunet, mais généralement quand un film est vraiment bon j’arrive à oublier tous ces détails anachroniques qui pourrissent mon propre plaisir.

Je ne vous dirai pas de continuer à aller au cinéma car malheureusement le cinéma est désormais dans la salle empêchant toute jouissance, sauf dans les circuits "culturels" où on a compris que chips et pop corn ne font pas bon ménage avec le septième art, mais bien entendu l’art cinématographique reste un plaisir incomparable.

ROOAARR !

 Je ne vous ferai pas l'injure de donner toutes les sources des films ou héros cités, amusez-vous !
* Tiny house : minuscule maison, très à la mode sur le net actuellement mais reste réellement petite à l'intérieur !
** Ceci est une confession publique, oui, j'ai succombé à cette série il y a quelques années, lâchement entraînée par ma fille qui souhaitait certainement déplacer l'heure du souper !
*** Je ne suis pas la seule maniaque et heureusement que je ne vois pas tout, si vous voulez vous amuser : Erreurs de films

Bienvenue à la canadienne Gabrielle Lazure dans ce monde impitoyable du 3ème âge !

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