Saison 2.3 : C'est cadeau !

J’ai moi-même acheté, cassant ma tire-lire chez le fleuriste en bas de la rue, un horrible vase kitsch décoré de dorures en relief et surmonté d’une rose en plastique (ça dure, c’est mieux) dont le "Oooh, merciii !", bien qu’a posteriori manifestement retenu, de ma mère me parut d’autant plus sincère qu’il trôna des années à côté de la garniture et des anges de la cheminée du salon, bronzes signés des célèbres frères Moreau, dans le fond du retour de tablette quand même.

J’ai eu de la chance de comprendre un jour que j’avais fait fort dans le mauvais goût.

Plus encore que les anniversaires, les fêtes de fin d’année sont toujours un peu angoissantes, il faut équilibrer idées et budget pour un résultat rarement en rapport avec l’effort consenti. Ma mère et moi n’avons jamais manifestement réussi à comprendre l’autre, l’effet de projection et le radinisme de l’une, voire des promesses jamais concrétisées, étant autant d’obstacles à une béatitude réceptive.

Le paternel, conseillé par une belle-mère au goût de chiottes suranné se réfugiait principalement dans des bijoux de bobonne avant l’heure, je me vis ainsi parée de collier de perles en malachite et autre cœur clinquant Swarovski complètement incongru d’autant que je suis très modérément portée sur les effets de parure qui siéent mal à mon tempérament plus terre à terre et malgré tout discret, dans le domaine. Si j’échappais aux verroteries, j’avais droit aux souvenirs les plus bateaux des boutiques touristiques !

Heureusement, l’atavisme semble interrompu, notre fille a beaucoup de talent, jusqu’au point, petite, de nous avoir offert un "laid dessin" pour marquer son mécontentement, et ses productions créatives sont toujours affichées en bonne et due place sur nos murs. Si notre fils se renseigne prudemment auprès de mes copines ou a des initiatives, ma foi pas mal visées, avec tire-bouchon de compétition et panoplie de couverts pour déguster le homard, le mari a beaucoup de mal à se rappeler mes goûts, et après quelques ratages, s’appuie volontiers sur Aurore qui, il faut le constater, me connaît le mieux question cadeaux, je peux donc arrêter les fines suggestions pas forcément comprises voire les injonctions claires, ou alors le truc magique quand je me fais moi-même mon cadeau ! C’est si bon de se faire plaisir !

Ces derniers anniversaires cependant, j’ai cru recevoir comme des messages subliminaux de la part de ma spécialiste en communication graphique préférée.
Ça a commencé, entre autres, par la BD de l’excellente Marion Montaigne avec "Tu mourras moins bête", suivi de "Zen, les méditations d’un canard égoïste" et accessoirement bougon, que j’ai quand même pris comme une allusion directe !
Ainsi que "Le charme discret de l’intestin" qui laisse çà et là sous-entendre la part de psychologie dans les problèmes intestinaux alors que l’extrémité de mon système digestif fonctionne comme une horloge.

Pour mes trois fois vingt, je m’attendais au pire et ne fus pas déçue en recevant les deux premiers volumes de "Les vieux fourneaux", qui racontent les tribulations de trois vieillards, que je me réjouis de lire mais bon ! J’ai heureusement échappé à "Pierre Tombal", le gai fossoyeur !

Mais voilà, c’est mal connaître ma gamine, elle me préparait un coup de maître !

Elle a dû attendre un peu suite à un manquement de l’imprimeur, mais son vrai cadeau n’était pas moins qu’un livre reprenant la saison 1 des Billets de bobonne !

A mon insu et à sa sauce.

Si elle n’a, en principe, pas changé de mot (sauf trop de "carrément", paraît-il), respectueuse qu’elle est en bonne éditrice des choix de l’auteure, elle a pris beaucoup d’initiatives quant aux illustrations.
A commencer par supprimer tous les dessins que je lui ai piqués (avec consentement de principe) qu’elle trouve datés sauf un, pour suivre les petites illustrations, certes souvent basiques, que j’ai moi-même réalisées mais aussi quelques photos auxquelles je tenais particulièrement pour en rajouter d’autres plus à son goût ainsi que des dessins (très) anciens .
Eh oui, ma fille a du caractère comme sa mère.
Le résultat de son travail est magnifique même si quelqu’un qui feuillette l’ouvrage rapidement penserait plutôt que Bobonne est née en 1900 tellement place est fait belle à des images du début XXème s. dont beaucoup familiales et donc formant la genèse de Bobonne en quelque sorte.

Voici donc que ma dernière année de quinqua est imprimée et reliée en 7 exemplaires, 128 pages en quadrichromie, couverture mystérieuse qu’il m’a fallu du temps pour interpréter. Les nouveaux dessins plein d’humour de la bannière du blog ci-dessus sont ceux qu’elle a dessinés pour illustrer les catégories.

Quelle créativité, en ces temps où par facilité et peur de décevoir, on se contente de "bons pour", de billets dans une enveloppe ou de virements qui dénaturent totalement le principe même du plaisir d’offrir pour devenir une obligation de cracher au bassinet ! Ce qui a été fait de ton don pour un anniversaire, une naissance ou un mariage, tu ne le sauras jamais.

C’est donc un sacré cadeau personnalisé que j’ai reçu de mon bébé d’amour !

Trois exemplaires de la première édition (sans le billet "La der" qui sera joint en "marque ta page") à offrir à qui trouve le sens des illustrations des première et quatrième de couverture (à envoyer en message personnel) ET partage le billet.

Pensez-vous qu’une réédition corrigée des Billets d'une Bobonne Bougonne saison 1 ferait plaisir à une Bobonne ou un Papy comme cadeau de Noël ? Ça peut se faire à partir de 10 amateurs.

Comme c'est mon blog, je me permets de faire la publicité de ma fille qui a ouvert son agence de communication visuelle et photographique. N'hésitez pas à faire appel à sa créativité.

Cette semaine, la néo-sexa est Cécilia Attias ex Sarkozy, je pense qu’elle ne le regrette pas !