Semaine S-25 : Douce France

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

france.jpgPremier pays touristique au monde, mon deuxième pays, lieu de nombreux séjours toujours plaisants.
Je n’irais pas dire que j’en connais tous les recoins mais j’en ai déjà vu beaucoup.
Des premiers souvenirs concrets de vacances, j’en garde le grand départ avec les parents stressés pour ne pas dire en dispute, l’un regardant le planning et les valises bondées de l’autre comptabilisant les dernières choses qu’ils ne faut pas oublier, nous impatientes de déjà y être et installant sur la banquette arrière les limites à ne pas dépasser particulièrement lors du dodo de nuit où les coups de pieds volontaires et involontaires se perdaient.

C’était parti pour cette interminable voyage le long des routes françaises bordées de platanes et de plus en plus chaudes avec la phobie de l’arrêt pipi. Car, inexistants chez nous, les WC à la turc, c’était pas notre truc ! Et leur propreté non plus !
Mais arrivaient les enfin bonnes odeurs, les bruits de la garrigue et tous ces villages en crépi crème, ces placettes ombragées où ça tirait ou pointait, le petit jaune au frais.
La destination familiale privilégiée était la côte méditerranéenne où je découvrais dans un total émerveillement, les chichis, les fritures de sardines et les fonds marins poissonneux qui changeaient de l’eau trouble de la Mer du Nord.
Par la suite mes propres pérégrinations me conduisirent des vignes dorées de Riquewihr à celles du Bordelais en passant par la route du vin bourguignonne où rien que la lecture des noms des patelins est un voyage. De la fondue savoyarde au confit du pays Basque, du Saint-Nectaire aux huîtres de la Tremblade, des murailles de Carcassonne aux châteaux de la Loire, en France, il n’y a rien à jeter.
Il faut le reconnaître, c’est beau partout.

Bon, il y a les français.

Si dans les seventies, nos voisins d’outre-Quiévrain nous réduisaient encore à l’accent bruxellois, aux moules-frites-une fois et à une prétendue imbécilité, nous, on les connaissait bien, pour leur grande gueule faconde particulièrement, mais pas que.
La plupart des français parlant toujours quinze ans après en anciens francs, ce qui nous compliquait le calcul, et alors qu’ils se traînaient avec leurs deux chaînes TV pour toute ouverture sur le monde, nous profitions déjà du câble et suivions leurs mœurs quotidiennement en regardant autant leurs journaux télévisés que les nôtres*.
L’hexagone, destination vacances privilégiée des belges, l’inverse étant rare à l’époque, nous y poursuivions la comparaison in situ.
C’était très amusant d’observer leur étonnement quand, d’une part notre accent ne nous trahissait pas forcément mais surtout, quand ils constataient que nous connaissions très bien leur politique.
Pendant nos vacances au Lavandou en 1969, sur l’asphalte de beaucoup de rues, "Pompidou", ce nom que je trouvais si comique, était encore écrit en grandes lettres blanches sur lesquelles je m’amusais à sauter d’une à l’autre sans vraiment de conscience citoyenne. Par la suite, les médias français nous submergeant de politique, Thierry Le Luron en faisant des imitations désopilantes, les Marchais, Giscard d’Estaing, Barre, marquèrent mon esprit jusqu’à la victoire mémorable de Mitterrand en 1981, enjeu que ma jeune vingtaine commençait à réaliser. Plus récemment, les joutes d’Abraracourcix plébiscité à 82 % et d’Iznogoud, nouvellement re-recalé, nous offrirent encore quelques beaux moments. Autant avouer que je connais mieux la chronologie des présidents français que celle des premiers ministres belges ! Et je ne pense pas être la seule.

Aujourd’hui, ce qui a changé, c’est que ce sont les belges qui inondent la France de leurs talents car maintenant les français aiment les belges ! Voire les courtisent, ils rapportent et sont tellement originalement décalés !
Mais je m’égare, on continue à suivre de près nos cousins francophones.
J’aime les français, pour lesquels le mot franchouillard n’a malgré tout pas été inventé en vain, mais pas tous, surtout ceux que je connais et qui sont presque aussi cool que les wallons ! Les people sont généralement assez énervants, toujours la vanne au bout des lèvres comme si la gentillesse était une tare. Bon, c’est vrai, Drucker dégouline un peu.

Quant aux politiques, pourquoi sont-ils si grandiloquents et prétentieux ?
Ne parlons pas du président "normal" déchu, c’est vrai que Flanby a fait son Tati pendant cinq ans, je n’ai jamais compris qu’un homme ait un fond que je crois intelligent et manifestement drôle si différent d’une forme si peu charismatique et manifestement drôle aussi.
Mais les autres ?
Ils veulent rendre à la France, centre du monde évidemment, son aura...
Ne vous tracassez pas amis français, à voir ce qu’on nous en a fait bouffer de votre présidentielle, vous êtes encore le nombril de l’Europe, au minimum !

Difficile de prétendre que c’est mieux chez nous, mais c’est quoi cette élection républicaine monarchique ?
Et qu’on t’impose des pr(él)im(in)aires avec certains, des droits au but avec d’autres en passant par les interventions hilarantes de quelques illuminés !
On remue toute cette drague typiquement gauloise dans un beau pot-au-feu tricolore d’affaires glauques et logorrhées hystériques pour aboutir à quoi ?
Si j’ai bien compris, on pourra se gaver d’un troisième round (en deux tours, pourquoi bouder son plaisir ?), les législatives, où le nouveau roi devra composer avec une partie de son "équipe" présumée qui ne serait pas forcément majoritairement d’accord avec lui !

Non mais, sérieux ?

Si on peut, en Belgique, surréalisme oblige, décliner toutes les missions en "eur" et mettre 541 jours pour composer un gouvernement** englué par les compromis(sions), aux USA, élire un cinglé qui a moins de voix que sa concurrente, en France, on mélange un peu de tout en espérant que ça marche et que le chef se fasse écouter de ses troupes !
On se sentirait une âme de Polpot pour moins que ça et en viendrait à comprendre Poutine et tous les despotes réunis !

Mais a priori, ce ne sera pas un dictateur qui va gouverner la France mais un banquier disent les mauvaises langues, chouette, mes actions vont monter ! Je n’ai retenu qu’une chose de son programme assez vague, il ressort une volonté ferme de favoriser l’éducation, idée sans doute suggérée par sa professeure d’épouse. Pas si con quand même et en tout cas que bénéfique, l’ignorance étant quand même notoirement cause de chômage et d’extrémisme, obsessions électorales compréhensibles.
Ce sera aussi un beau jeune orateur charismatique dont la moindre des qualités n’est pas d’avoir pour femme une sexagénaire s’appelant Brigitte !

Je trouve que c’est ça le renouveau de la France, vive la France, vive la République !

Mais surtout, vive la démocratie !

* Eh oui ! 31 décembre 1972 : lancement de la troisième chaîne hertzienne française (C3 pour « Chaîne 3 », mais aussi pour « Couleur 3 »). Comme la deuxième chaîne à ses débuts, elle n'est reçue que par 25 % de la population française (essentiellement l'Île-de-France, Lyon, le Nord et l'Est de la France) pour contrer la concurrence des émissions en couleurs de Télé-Luxembourg, des chaînes belges, suisses et allemandes. Par la suite, comme pour la deuxième chaîne, la priorité sera donnée aux principales agglomérations de l'Ouest, du Sud-Est et du Midi. Ses programmes, très réduits, ne commencent qu'à 19 heures pour finir vers 22 heures. /.. Source Wikipédia.
** Le record mondial de crise politique est pour la Belgique, quand même hein, fieu !

Vu la pénurie de naissances célèbres féminines en avril 1957, je salue cette sexy sexa née Brigitte Trogneux qui vient de fêter son 64 ème anniversaire et qui a quand même bien de la chance ...

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