Saison 3.8 : Victoire ! Chapitre 2

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

wxcvw Elle ouvre la porte de son appartement fébrilement, impatiente de se retrouver seule.
Quelle journée ! Le revoir l’a vraiment chamboulée.
Son premier chagrin d’amour, l’unique amour peut-être.
Un seul remède, danser.
Elle se frichtouille en vitesse un poulet riz curry et sert un petit verre de Sancerre rouge, son péché mignon avec le Pinot noir.
Sa vie est marquée de ces deux couleurs ; le sang et le deuil.
Une fois le souper englouti sans faim, elle ôte rapidement son uniforme de travail comme elle aime le préciser, pour sa tenue favorite, celle qui lui fait du bien.
Elle tient dans son armoire sexy, des bas résilles, une mini-jupe en cuir noir, un t-shirt moulé échancré noir qu’elle habille d’un petit perfecto rouge.
De grands anneaux aux oreilles, une retouche de maquillage et elle sort la pièce maîtresse de son attirail, la boîte en carton kraft ne paie pas de mine mais dedans, un sac rouge renferme son plus beau trésor qu’elle extirpe avec dévotion.
Elle enfile ses Louboutin comme un acte sexuel.
Un dernier coup d’œil satisfait au miroir de la garde-robe, elle dépose son Iphone sur sa base, choisit sa playlist favorite.
Celle de cette nuit-là.


Ce n’était pas convenable mais qu’est-ce qu’elle aimait ça ! Jamais, mais vraiment jamais, elle n’aurait imaginé que Paul la drague et encore moins l’embrasse ! Il avait bien caché son jeu en s’exhibant avec les bombasses du lycée dont il lui vantait toutes les qualités, ce qui l’énervait prodigieusement. Invariablement, elle lui lançait :
- Fais-la toi et fous-moi la paix !
Il rigolait bêtement avec chaque fois un regard bizarre.
Le morceau suivant était lui aussi comme prédestiné.
Like a virgin, clip projeté sur le mur, très à propos tourné sur les canaux de Venise en plus !
Il l’emmena dans un rock-slow-tango, un pur amalgame extraverti clairement prétexte au rapprochement.
N’entends-tu pas mon cœur battre
Pour la toute première fois ?
L’ambiance, les gens autour, tout la gênait, mais la pulsion rythmique du morceau n’avait d’égale que celle de son cœur qui battait très littéralement la chamade en écho.
A chaque renversé, il lui volait un baiser, l’air de plus en plus coquin.
Décharges électriques.
Malgré sa coupe bouclée identique à celle de Madonna vingt ans auparavant mais en noir, elle était fringuée comme un mec, elle pensait bêtement qu’on ne voyait qu’eux, or, personne ne les remarquait, vraiment, elle débloquait.
- On s’en va !
- Quoi Vic, je sens bien que tu aimes ça, où est le problème ?
- Qu’est-ce qui te prend ? On se casse !
Exécution, on lui résistait rarement en fait.
Heureusement, ils étaient six dans la chambre, aidés par les abus, les autres dormaient déjà. Il essaya un dernier baiser, une main sur sa taille ; elle s’esquiva.

Like a virgin…
De suite le rythme lui prodigue un stimulus quasi extatique, cette fois elle n’est plus en jean et baskets. Les 15 centimètres de talon permettent des déhanchés de ouf. Les bras en l’air, la bouche en cœur, le bassin mobile, elle s’éclate. Elle prend des poses lascives, se vautre sur le canapé à défaut de gondole ou de table nappée, elle exagère.
Chaque phrase est un écho à sa vie, pas une à jeter.
Oui tu m’as fait ressentir
Que je n’avais plus rien à cacher
Encore quelques morceaux et en nage, elle commence avec regret son strip-tease en solitaire rangeant précautionneusement chaque élément de sa panoplie pour la remplacer par une nuisette rouge, évidemment. La paire de chaussures à la semelle écarlate, le premier cadeau qu’elle s’est fait pour fêter sa nouvelle vie, est remballée soigneusement.
Impossible de dormir, cette année charnière lui revient en tête, comme une obsession...
...

Mais quelle conne ! Pourquoi l’a-t-elle ignoré dès la rentrée du dernier trimestre ?
Il a bien essayé de lui parler dans les couloirs du Lycée, tenté SMS et MSN, elle le fuyait malgré son air contrit.
Heureusement, l’année scolaire se terminait, avec la bloque qu’on leur octroyait, ils ne se croiseraient plus beaucoup.
Personne ne comprit ce qu’il s’était passé entre ces inséparables mais tous avaient d’autres chats à fouetter, réussir ses humanités, choisir la suite de ses études, obtenir le permis, passer les plus grandes vacances de sa vie, les objectifs ne manquaient pas.
Mais le sien était subitement devenu tout autre.
Paul était de toute façon parti en année sabbatique en Espagne, elle était tranquille de ce côté-là.
Il restait à parler à ses parents, et là, ça semblait encore plus insurmontable que de couper les ponts avec son meilleur ami.

Elle se tourne et retourne, les mêmes rêves, toujours.
Elle joue à la poupée avec ses sœurs, la sienne devient géante et lui fait pipi dessus de son trou asexué.
- Haha, il lui manque un zizi ! Se moque son frère.
Paul resurgit, nu à côté d’elle dans le lit, il la regarde avec convoitise, elle hésite puis un malabar au crâne rasé arrive et l’arrache du lit.
- Tu ne peux pas, ce n’est pas permis, c’est dégoûtant !
Elle danse en robe vaporeuse et son père la frappe, sa mère accourt pour la consoler.
On s’approche d’elle avec un cutter, elle crève de peur puis finalement la douleur lui fait du bien.

C’est tellement réel qu’elle se réveille et se met la main sur le pubis comme pour s’assurer que tout est bien sauf.
C’est foutu, elle ne s’endormira plus, tant mieux, elle fait le tôt de toute façon.
S’il revenait ?
Croquant son toast au gouda, entre deux lampées de thé noir, elle tape son nom sur Google, elle n’avait jamais osé le faire, eh merde, il est gynécologue en plus ! Nouvellement engagé pour renforcer l’équipe, le connaissant, il ne doit pas y avoir très longtemps qu’il a son diplôme, un peu trop fêtard pour faire 11 années d’études en une traite !
Anticipant une nouvelle rencontre, elle chausse ses lunettes aux verres clairs, superficiellement achetées pour se donner un genre à l’occasion, elle espère qu’elles feront l’effet Clark Kent, qu’il ne la reconnaîtra pas, sa bêtise la fait sourire malgré son stress.
Sans conviction, elle repart dans sa routine matinale, journée pourrie en perspective.
Elle tient la caisse et bingo, une urgence sans doute, il se dresse devant le comptoir avec son air nonchalant, mais cette fois, tout en extirpant son portable de la poche, il la regarde, plus qu’un peu, d’un air étonné.
- On se connaît, non ?

Can’t you hear my heart beat ?

./.. A suivre

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Chapitre 3 >

Lyrics de Like a virgin, pour l'écouter et voir le clip officiel, c'est ici.
I made it through the wilderness / J'ai réussi ma traversée du désert Somehow I made it through / Je ne sais comment j'ai réussi Didn't know how lost I was / 'Je ne savais pas à quel point j'étais perdue'' Until I found you / Jusqu'à ce que je te trouve I was beat, incomplete / J'étais battue, incomplète I'd been had, I was sad and blue / Je m'étais fait avoir, j'étais triste et déprimée But you made me feel / Mais tu m'as fait me sentir Yeah, you made me feel / Oui, tu m'as fait me sentir Shiny and new / Brillante et nouvelle Like a virgin / Comme une vierge Touched for the very first time / Touchée pour la toute première fois Like a virgin / Comme une vierge When your heart beats next to mine / Quand ton cœur bat contre le mien Gonna give you all my love, boy / Je vais te donner tout mon amour, mon garçon My fear is fading fast / Ma peur s'estompe vite Been saving it all for you / J'ai tout gardé pour toi Cause only love can last / Car seul l'amour peut durer You're so fine and you're mine / Tu es si bien et tu es à moi Make me strong / Tu me rends forte Yeah, you make me bold / Oui tu me rends audacieuse Oh your love thawed out / Oh ton amour fait fondre Oh your love thawed out / Oh ton amour fait fondre What was scared and cold / Ce qui m'effrayait et me glaçait Like a virgin, hey / Comme une vierge, hey Touched for the very first time / Touchée pour la toute première fois Like a virgin / Comme une vierge When your heart beats next to mine / Quand ton cœur bat contre le mien Oooh, oooh, ooooh... / Oooh, oooh, oooh You're so fine and you're mine / Tu es si bien et tu es à moi I'll be yours 'till the end of time / Je serai à toi jusqu'à la fin des temps Cause you made me feel / Car tu m'as fait ressentir Yeah, you made me feel / Oui tu m'as fait ressentir I've nothing to hide / Que je n'avais plus rien à cacher Like a virgin, hey / Comme une vierge, hey Touched for the very first time / Touchée pour la toute première fois Like a virgin / Comme une vierge When your heart beats next to mine / Quand ton cœur bat contre le mien Like a virgin, ooh, ooh / Comme une vierge oooh oooh Like a virgin / Comme une vierge Feels so good inside / Qui se sent si bien à l'intérieur When you hold me / Quand tu m'enlaces And your heart beats / Et que ton coeur bat And you love me / Et que tu m'aimes Oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh / Oh oh oh oh oh oh oh oh oh Ooh, baby / Ooh bébé Can't you hear my heart beat / N'entends-tu pas mon coeur battre For the very first time ? / Pour la toute première fois

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