Semaine S-41 : 2017 annus horribilis ?

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

bbb-court.JPGOui, je sais, ça semble prématuré, certes, 2016 est à oublier, tout le monde a vomi 2015 alors que 2014 avait déjà écœuré (revoyez les rétrospectives), pourquoi ne pas donner ses chances à 2017 ?

Suis-je visionnaire ? J’espère que non à l’échelle mondiale, mais à ma petite vue égocentrique, rien de bon à l’horizon.

Les millésimes xxx7 n’ont été attendus impatiemment en ce qui me concerne que deux fois. A partir de 30 ans, il était déjà normal de voir l’échéance d’une dizaine supplémentaire avec appréhension heureusement préalablement préparée par la Sainte Catherine, « fête » destinée aux femmes qui, horreur, n’avaient pas encore trouvé le bonheur dans une union comblée, prolifique utérussement* parlant et bien entendu éternelle.

Revenons à la genèse d’une vie de femme.

Je résume, tu nais, l’enfance se passe entre poupées, apprentissage ménager et tricot (non, je rigole quand même là, j’étais un garçon manqué). Ensuite, on attend ta puberté, tardive pour moi heureusement, tu deviens « femme », ce n’est pas un cadeau, et en plus, attention, mal vu de consommer, bon la pilule est arrivée dans les seventies mais la pression de pureté était forte, « S’il t’aime, il attendra ».
A partir de là, tu es suspendue à toutes les étapes quasi réglementaires, obligées, enfin coutumières, je ne sais comment dire...

Tu dois faire des études, mon père : « Un bon régendat ça suffit non ? », ma mère qui avait repéré mes talents constructifs : « Pourquoi pas architecte ? ».
Tu trouves mari (ouf !), en plus il n’est pas mal et ingénieur comme papa, maman ne se sent plus.
Tu accouches dans d’atroces souffrances (par césarienne hein, faut pas rigoler), tu élèves, tu travailles, tu gères, tu as toujours tes règles, tu t’amuses, tu transformes ta baraque de tes petites mains, tes enfants puis ados puis adultes te donnent des cheveux blancs puis tu, enfin, vous voyez...

Mais toi, tu ne vois rien passer.

Les millésimes s’accumulent, jeune femme, femme encore jeune (admirez la nuance), femme mûre jusqu’au premier âge de la vieillesse, de nos jours, car quand j’étais ado, une copine de classe** déclarait qu’à 40 ans (anniversaire inimaginable synonyme de décrépitude totale) elle se suiciderait !

Oui, de nos jours, on a du rab, et du gros, dans la vision de la « jeunesse » car entre-temps c’étaient les 50 ans joliment portés de Deneuve qui étaient incroyables, à cette époque et cet âge les permanentes et les tabliers à fleurs, signes d’abandon de la coquetterie, apparaissaient comme par miracle chez des femmes qui avaient pourtant été jeunes et dans le vent !
Actuellement, Sophie Marceau nouvelle quinqua a toujours l’air d’une étudiante sans chirurgie esthétique visible, au grand cou en plus, la salope (pour ceux qui suivent) !

La barre est haut.

Très haut, genre dix ans de plus !

Il y a paradoxalement un gouffre qui se profile, quand je vois une de mes photos d’il y a déjà 9 ans et ma gueule actuelle, j’ai peur comme il y a dix ans j’avais une peur irrationnelle de cette année de plus qui évidemment ne veut rien dire.
Qu’on ne me parle pas de l’âge des artères, je constate qu’elles ne sont pas au top pour tout le monde mais que j’ai plutôt de la chance, encore quelques années se profilent avant d’être totalement cacochyme !
Quant à l’âge mental, là par contre, j’ai l’impression, peut-être fausse, de n’avoir jamais été aussi affûtée, ça doit être dû à l’expérience, beau côté de la médaille.

Parlons de l’âge social et là, ça craint.

L’injustice criante qu’endurent les stars à ce sujet ne laisse aucun doute !
Tu optes pour des cheveux naturellement grisonnants : « Oh ! Tu en as de plus en plus par rapport à il y a 10 ans ! ». Eh bien oui, mais je trouve que les femmes (bien) mûres aux cheveux gris ou blancs soignés sont souvent plus belles que leurs contemporaines à la chevelure teinte, cruelle confrontation anachronique entre un visage vieillissant et une couleur capillaire finalement désavantageuse.
Si tu te liftes, refais tes paupières ou te botoxes, tu es critiquée, il faut le reconnaître, mais si comme moi tu ne cèdes pas (encore ?) aux sirènes chirurgicales, tu risques les « elle a pris un coup de vieux ».

Donc, il me reste un peu plus de dix mois pour me faire à l’idée de basculer du côté ... des vieux encore jeunes.

Et donc d’en profiter.

Sans trop y penser !

Facile !

* J'aime inventer des mots
** Elle est en pleine forme, va basculer comme moi cette année et reste outrageusement jeune !

Ma pensée du jour va à une belle actrice italienne que je ne connaissais pas et qui au moins n’a pas dû décompter les jours dans l’angoisse pour fêter ses 60 ans, elle est née le 1er janvier : Pamela Villoresi

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