Notre deuxième roi, Léopold II, colonial éclairé devenu habilement chef officiel du Congo avant de le léguer à l’État belge, a joyeusement spolié ses richesses aidé par l’Église qui grâce à de pieux missionnaires ne faisait pas mieux en aliénant les esprits (jugement de valeur qui n’engage que moi).
En 1960, mes deux oncles militaires expatriés dans cet immense territoire africain furent obligés de rentrer fissa dans la mère patrie, ça chiait grave à Léopoldville où Mobutu, renversant une révolution négociée plus ou moins à l’amiable, sous des dehors d’abord de pacificateur, avait probablement décidé que ce serait lui qui jouirait désormais des richesses de son pays, sceptre à la main et toque de léopard au vent.*
Malgré le coup d’état, les bonnes sœurs continuèrent à être d’une charité toute catholique vis-à-vis des "pauvres petits noirs" qui mouraient de faim.
Ma première rencontre avec l’existence de la négritude était cette tire-lire trônant sur le bureau de l’institutrice, figurine dont la tête opinait en disant merci quand elle avait le bonheur de recevoir notre obole et nous celui d’être des chrétiennes généreuses pour l’enfance nécessiteuse.
"Tintin au Congo" de Hergé, acheva de me faire penser que ces êtres qui parlaient sans "R" et nous appelaient "missié" avaient besoin d’aide.
Pour moi, les noirs étaient malheureux, à accueillir et à protéger, ce ne fut que plus tard que je compris, aidée par Martin Luther King entre autres, qu’ils étaient maltraités et pas qu’en Afrique.