Semaine S-24 : Sur mesure !

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

marylin.jpgBobonne en robe reste un événement rare et généralement applaudi mais de temps en temps elle succombe à la féminité socialement nécessaire et présentement doit se trouver une robe pour un mariage.
Ses proportions devenant de moins en moins standard et malgré les pubs subtilement ciblées de Facebook, elle ne trouve pas de vêtement assez original, confortable, élégant avec une couleur qui lui convient.
Bobonne décide donc de se faire faire une robe sur mesure !
Ce n’est pas de gaîté de cœur puisque, petite, ses mère et grand-mère s’obstinaient à l’habiller en fait-maison qui imposait des séances incompatibles avec sa patience déjà assez inexistante.

Il y avait d’abord la prise de mesure où tu devais rester immobile pendant que littéralement tu étais mesurée sous toutes les coutures, et ça durait alors que tu avais envie de faire des tours en trottinette dans la cour !
Mais le pire était à venir, après la réalisation des patrons dans du papier du même nom où tu étais régulièrement rappelée pour un contrôle, il fallait essayer la robe de papier translucide hélas fixée par une multitude d’épingles.
Ma mère, très concentrée, lunettes sur le bout du nez, bracelet hérisson au bras, épingles pincées entre les lèvres :
- Ne bouuche pas !
Moi en petite culotte (déjà t’aimes pas) régulièrement épinglée par mégarde comme ta tendre peau.
- Aïe !
- Reste tranquille !
- Mais ça pique !
- Mais non !
- Mais aïeuh !
Après la coupe à grands coups de ciseaux qui faisaient cric cric sur la table de la cuisine, venait l’assemblage en surfilage c’est à dire provisoire et on se retapait essayage et corrections à grand renfort d’épingles toujours aussi acérées. Finalement tu pouvais enfiler la création, avec un enthousiasme limité vu que, Mini-Bobonne n’aimait pas les robes, très handicapantes pour monter aux arbres.mariage.jpg

Il fallut remettre ça pour le mariage avec une petite difficulté c’est que mon très attendu alien intérieur nécessitait des adaptations élastiques ! Après une composition toute personnelle, mesurage, essayage, piquage (oui j’en suis devenue phobique) pour un résultat conforme aux attentes mais à cent lieues des robes froufroutantes de candidates à l’engagement à vie !

A l’occasion d’un spectacle de "mamans", un petit intermède contraignant mais amusant fut la réalisation de "la" robe de Marylin pour laquelle il fallut à l’époque un rembourrage des pare-chocs, temps révolu combien fou ! Poupoupidou !

Et me voilà, il y a un mois, dans la petite rue derrière le palais des Princes Évêques à expliquer mon projet à une jeune couturière enthousiaste de mes idées qu’elle a l’air de trouver originales.
J’ai fait un joli dessin devant lequel elle s’esbaudit, exagérément à mon avis.
On discute puis je vais choisir mes tissus deux rues plus loin en Neuvice dans un des derniers vestiges de magasin de tissus de la cité ardente.
Prise de mesures que je trouve limitée, là où ma mère mesurait chaque parcelle de mon corps, ici on ne s’occupe que du tour de poitrine, bon, puis taille, aïe, enfin hanches, horreur. J’essaie de ne pas entendre tous ces nombres à trois chiffres bien éloignés du 90-60-90 prétendument idéal des mannequins anorexiques !
Une petite longueur épaule genou, un soupçon de profondeur de gorge et voilà mon artisane contente d’elle. Même si pressée que le supplice prenne fin, je suis étonnée qu’on ne prenne pas plus de mesures.

robe.jpgLe lendemain je reçois un scan des tissus choisis et, en retour de mon croquis ci à gauche, le dessin de silhouette surtout adapté à la vision toute personnelle de Sanhela confondant manifestement sa plastique élancée à la Giacometti à la mienne plus proche des œuvres de Niki de Saint Phalle, ce qui eut l’heur de m’inquiéter.

Le premier essayage confirme mes craintes. Si je suis trop à l’aise en largeur, la robe me tombe en plus sur les pieds !
- Il vaut toujours mieux recouper, me dit-elle toutes jolies dents dehors !
Mon décolleté est plongeant mais j’ai la tête engoncée, ma nuque se transformant en bosse de bison prématurée. (Relire pour l’occasion ma diatribe sur les salopes au grand cou)
On reprend de partout, on me pique de partout.
Ouf ! Libérée !

Deuxième essayage, malgré toutes coutures resserrées et création judicieuse de pinces, je me trouve encore bien ronde, mais là rien à faire, hélas, il faut assumer ! Il reste que j’ai toujours la tête rentrée dans les épaules et les manches, que j’ai voulues dissymétriques, boudinent mes biceps musclés mais néanmoins replets. De plus le lin sous son apparent confort n’a aucune souplesse, j’aurai du mal avec les accolades sans me faire un auto-garrot !
Le week-end portant conseil, j’échafaude des solutions et en trouve sous la forme d’un string en dentelle noire lycra, à débiter, pouvant permettre quelques extensions décoratives et surtout raccourcir avec souplesse mon décolleté plongeant.

Dernier essayage ce matin, avec mon heureuse couturière enthousiaste complètement bluffée par ma créativité (je cite) ! Faut dire que le slip présente un vrai effet potentiel !
On ne se tracasse pas, les menues corrections seront prêtes pour demain, ultime échéance. Cool attitude !

Bobonne est prête !

J’enverrai en MP la photo de moi endossant réellement cette merveilleuse création dont vous ne pouvez admirer ici que mon croquis, à toute personne qui partagera ce billet, un like ne compte pas !

Une petite pub pour Antilope Boutique où tout est cool à l'africaine, musique d'ambiance comprise.

Les sources divergent, selon certaines, Julie Piétri et Catherine Frot seraient nées le 1er mai 1957. La première pourrait finalement être sexa depuis deux ans quand la seconde depuis un an. Bon, je suis encore la plus jeune hein!

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