Saison 2.28 : À l'eau, quoi !

Réflexions humoristiques d'une sexa.

Billet

pieds.jpgÀ l’heure où la canicule te ferait passer le moindre ru pour une piscine olympique jusqu’à t’y rouler comme une baleine échouée, où tu rêves d’un voyage sur la banquise voire de passer le reste de l’été dans ta cave si tu en as une ; tu te rabats, selon tes disponibilités, à prendre une douche toutes les heures, lire un Zola entier dans ta baignoire remplie d’eau froide ou carrément te résigner à aller en piscine publique.
Noire de monde et tellement bruyante que le souvenir de tes enfants faisant leur première dent te semble une berceuse délicieuse.

En plus, il te faut un maillot.

Si les hommes doivent choisir entre le moule-couilles pas forcément avantageux et le short-bermuda pas toujours autorisé et peu seyant quand ils sortent, les cuisses comme enrobées collé-serré dans une toile de parachute qui aurait torché, ils n’ont quand même qu’un service trois pièces groupé à camoufler, sauf si l’âge leur a joué des tours.
Et qu’importe bouée ou protection solaire pileuse naturelles, les mâles, ils peuvent tout, sans critique, ou presque !

Aux femmes, le choix cornélien du maillot adéquat question esthétique mais aussi des tailles des haut et bas !
Notre service offre lui aussi trois pièces mais plus sujettes à variations volumétriques, quoique, et que ce soit en bikini ou une pièce, trouver un maillot à ses mensurations relève d’un parcours généralement démoralisant lors de l’essayage dans le quart de m² tapissé de miroirs reflétant généralement cruellement nos poses qu’on aimerait avantageuses tout en nous révélant des angles de vue qu’on préférerait ignorer.

S’il ne s’agissait que de cacher l’origine du monde*, l’arrière-train et les provocants jumeaux, exceptionnellement symétriques, on pourrait encore se contenter de la peu courante possibilité d’acheter le haut différemment du bas, une femme disposant rarement dans ses excroissances charnues d’une unité de taille...
Mais il y a le reste, ce qui déborde de trop ou pas assez, le cas échéant agrémenté de sillons vergeturés, de piqûres infligées par tous les insectes suceurs de sang de la création ou de cicatrices voire de poils prolifiques jaillissant des contours de cette petite merveille si sexy qui vous a accroché l’œil et qui au poids (le sien, pas le tien) vaut de l’or mais manifestement ne sera pas pour vous.
Évidemment le maillot sportif bardé de bretelles, couvrant presque tout le corps est une option plus raisonnable mais outre le zébrage disgracieux irrattrapable qui s’en suit, tu dois garder ce lycra bien collant jusqu’à ce qu’il sèche et encore, difficilement en certains endroits, oui, ceux qui emmagasinent si aisément le sable par exemple !
Tu peux aussi descendre le maillot jusqu’à la taille et te plaquer vivement sur ta serviette ou te lancer dans une gymnastique jamais discrète pour enfiler du sec !

Bref, entre bretelle tombante, attache rebelle et élastique lâche, la vie en maillot féminin, c’est l’enfer.

Et je ne parle même pas de la frustration de supporter ces pimbêches au corps de rêve qui jouent les complexées tout en te narguant d’un déhanché qui, je l’espère, leur donnera une hernie discale des L4-L5 pour, au plus tard, leurs quarante ans !

Bobonne a résolu le problème, elle ne met plus de maillot car a, heureusement à proximité, la possibilité de s’ébattre aquatiquement et de se rafraîchir en toute intimité.

À elle la joie de plonger dans la tenue d’Ève !

La première fois ça fait bizarre, je vous en ai déjà parlé, et puis tu te demandes comment tu as pu supporter ce textile désagréable.
Cette liberté, ces seins qui ont, tout d’un coup, un port que tu ne leur as connu que de 14 à 24 ans, cette impression de légèreté, oui le maillot alourdit, ben siii, ce massage rafraîchissant de chaque parcelle de peau et cerise sur le gâteau ce bronzage intégral qu’aucune séance d’UV cancérigènes ne pourra remplacer, comment y résister ?

Et j’ai bon !

Malgré tout, ’fait douf !

Il y a des belgicismes comme ça qu’on n’a pas besoin de traduire.

* Le fameux tableau polémique censuré par FB

Je ne peux que vous conseiller de pleurer de rire en compagnie de Celeste Barber qui illustre tellement bien le propos ...

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